Le président sortant face à deux challengers presque inconnus du public est bien parti pour briguer un nouveau mandat.
Paul Kagame a en face de lui Frank Habineza, leader du seul parti d’opposition toléré au Rwanda (parti démocratique vert) et Philippe Mpayimana, candidat indépendant. Deux opposants qui ne sont pas de taille face à un Kagame visiblement serein. Car, les chances pour que le président sortant perde ce scrutin sont minces; puisque les candidatures de la plupart de ses opposants de taille ont été recalées. C’est le cas de Diane Rwigara dont la candidature a été disqualifiée des élections pour n’avoir pas présenté suffisamment de signatures de ses partisans.
Même les deux candidats de l’opposition Habineza et Mpayimana autorisés à concourir évoquaient des difficultés à lever des fonds pour mener une bonne campagne. Car, le temps qui leur était imparti s’est avéré très court. Bien plus ils se plaignaient des difficultés à placarder leurs effigies dans les villes.
Celle du chef de l’État étant la seule autorisée. Kagame a bien affaibli l’opposition. Âgé de 59 ans, il est plébiscité de plus de 95% des suffrages. Aussi Kagame peut venter son bilan économique qui est positif. Bien que qualifié de despote, beaucoup de Rwandais le considèrent comme un visionnaire, un messie, celui par qui le salut, la paix et la stabilité sont venus dans un pays déchiré par le génocide.
Aujourd’hui, le chef de l’État qui a voté à 11 h dans une école du centre de la capitale Kigali en compagnie de son épouse n’est pas inquiet. Les bureaux de vote ont fermé à 18 h. A en croire le président de la Commission électorale, Charles Munyaneza l’élection s’est déroulé dans le calme et le taux de participation s’élève à plus de 80%. Les dépouillements ont d’ailleurs commencé, l’on attend les résultats officiels dans les prochaines heures qui viennent.
Il faut rappeler que depuis le renversement du Front Patriotique Rwandais (FPR), deux élections au suffrage universel direct se sont déjà déroulées dans ce pays : celle de 2003 et celle de 2010. Un fait inédit dans cette l’élection, la participation de l’opposition (parti démocratique vert) à l’élection présidentielle depuis l’indépendance du pays.