C’est en filigrane ce qu’il convient de retenir du message à forte résonance afro-positiviste du chef de l’Etat à l’occasion des festivités marquant le cinquante-septième anniversaire de la fête de l’Indépendance tchatcha.
C’était une adresse très attendue et le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, ne s’est pas loupé. Dans un style direct et tranchant, le Président de la République a livré aux Gabonaises et aux Gabonais les valeurs cardinales et sa vision sur lesquelles doit désormais se fonder l’avenir du Gabon.
Indépendance, patriotisme, relance économique, poursuite des réformes et formation du nouveau gouvernement ont figuré en bonne place au menu des principaux axes qui ont ponctué son message.
Ce Gabon, Ali Bongo Ondimba le veut certes libéré. Mais, il ne s’agit pas d’une liberté enchanteresse à l’image de la cigale de Jean de la Fontaine. La liberté à laquelle le chef de l’Etat a invité ses compatriotes est celle qui rime avec les contraintes liées aux durs travaux et aux tracas qui en constituent les corollaires et qu’il convient d’assumer.
Place aux forces de transformation
Une vision qui a laissé ainsi apparaître les relents panafricanistes d’Ali Bongo Ondimba qui a appelé ses compatriotes à une rupture mentale dans l’idée qu’ils doivent se faire de leur indépendance.
Il invite les uns et les autres à se construire quotidiennement les fondements de leur indépendance avant d’en assumer les contraintes. Assumer cette indépendance, c’est leur indique-t-il, accepter d’exister en soi, avec ses forces et ses faiblesses ; c’est croire d’abord en soi plutôt que d’espérer en permanence le regard ou la bénédiction de l’autre ; c’est arrêter de penser que l’herbe est toujours plus verte et plus grasse ailleurs que chez soi ; c’est arrêter d’attendre la vérité des autres. Car la vérité du Gabon, c’est d’abord celle des Gabonais ; c’est avancer à notre manière et à notre rythme, sans pour autant répondre aux canons fixés par les arbitres des élégances démocratiques et économiques.
Le chef de l’Etat a exhorté les uns et les autres à rompre avec l’auto-flagellation, une attitude malsaine qui laisse éclore la haine de soi.
Sur le plan politique, Ali Bongo Ondimba à l’instar de ses illustres prédécesseurs reste sur la trajectoire de l’unité de toutes les forces vives de la Nation ainsi qu’à l’enracinement du pays dans la paix.
Une invite a été adressée aux principaux acteurs politiques ainsi qu’à l’ensemble des forces vives d’extirper le venin de la haine et à cultiver le patriotisme, source d’amour entre les fils et filles liés par l’appartenance à une même terre, à une même mère : le Gabon.
Pour traduire cette volonté à faire bloc, annonce a été faite par le numéro 1 gabonais de la mise en place d’un nouveau gouvernement dont l’architecture doit se conformer à l’esprit des conclusions issues des Accords du dialogue d’Agondjé.
Le travail est la loi de l’humanité
Pour le président de la République, ce gouvernement qui vient de se mettre en place ce lundi après-midi devrait s’atteler à accélérer la cadence d’une économie moderne, forte et surtout diversifiée qui se doit de tourner le dos à la rente pour évoluer vers une économie productrice des richesses avec en prime une consolidation du volet « transformation locale » de nos matières premières.
En même temps, promet-il de poursuivre sur la lancée des réformes entamées lors de son premier septennat tout en exhortant les acteurs de l’ensemble des administrations à ne pas renâcler face à la tâche et à s’affranchir des intérêts catégoriels.
Conscient de ce que le travail est un trésor et qu’au demeurant il constitue la loi de l’humanité, Ali Bongo Ondimba en appelle à l’action de façon à donner des réponses concrètes aux attentes des populations notamment les jeunes et les femmes.
Tout en se réjouissant du plan de relance économique qui a obtenu le soutien du Fonds Monétaire International, le chef de l’exécutif gabonais reste conscient que l’on en tirera aucun fruit sans « effort collectif et un don de soi ».
Aussi, a-t-il invité ses compatriotes à travailler d’arrache-pied pour mener à bien sa mise en œuvre. Tout un programme.