La demande de l’opposition, qui protestait contre l’ordre du jour de la séance au Parlement sans aborder le projet de loi de réforme constitutionnelle, a été approuvée par le président de l’Assemblée nationale togolaise.
Dama Dramani a donné raison à la plupart des partis d’opposition du pays qui réclame depuis plus de dix ans des réformes constitutionnelles pour limiter à deux le nombre de mandats présidentiels et un scrutin à deux tours.
Contrairement à Alphonse Waguena, le secrétaire général de l’Assemblée nationale qui a déclaré que selon l’article 110 du règlement intérieur de l’institution, la révision constitutionnelle ne peut pas faire l’objet d’une procédure d’urgence, le président de l’Assemblée nationale togolaise a affirmé que les députés n’avaient pas eu la maîtrise de l’ordre du jour.
Il n’était normal que cette revendication ne figure pas à l’ordre du jour. Dama Dramani a approuvé la suspension de la séance parlementaire en demandant que le texte de l’opposition soit présenté après la conférence des présidents de l’Assemblée Nationale, des groupes parlementaires et des commissions, une première étape d’une longue procédure avant une éventuelle adoption par le Parlement.
Le président de l’Assemblée a aussi invité les présidents des partis politiques togolais à se concerter pour discuter de l’avant-projet de loi. La Constitution togolaise de 1992 a été modifiée à plusieurs reprises, notamment par le général Gnassingbé Eyadéma, le père de l’actuel chef de l’Etat. Il avait notamment, en 2002, supprimé la limitation de mandats présidentiels. A la veille des marches historiques à l’appel de 14 partis politiques la semaine dernière, le pouvoir avait tenté de jouer l’apaisement en soumettant un avant-projet de loi de réforme constitutionnelle, laissant entendre que le Parlement l’examinerait lors de la session extraordinaire du 12 septembre.
Tout en regrettant que la modification de la constitution ne soit pas à l’ordre du jour, Mme Brigitte Adjamagbo, présidente de CAP2015, a déclaré qu’elle trouve ça extraordinaire, surréaliste, pour les élus du peuple au moment où le peuple est dans la rue, depuis plusieurs jours, pour revendiquer quelque chose.
A noter que depuis l’arrivée au pouvoir en 2005 de Faure Gnassingbé à la mort de son père, et deux présidentielles contestées, les revendications de l’opposition sont toujours restées lettre morte.