Ibrahima Chérif Bah, est un ancien Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée. A son avis « c’est une annonce qui a été faite » en parlant des élections.
« Et comme on le sait, on est habitué à cela. Il y a eu plusieurs annonces sur ces élections. Elles étaient déjà prévues en février 2016, ensuite le 18 décembre, maintenant on dit que c’est le 04 février 2018. Qui sait ? C’est une donnée qu’on prendra en considération » précise t-il à l’entame de ses propos.
Selon lui, il est certain qu’une date c’est important, mais il faut le faire. « Nous avons toujours besoin d’une CENI compétente, honnête, transparente qui organise des élections sans problèmes. Il faut que avant, pendant et après les élections soient honnêtes et que l’après élections soit calme. Donc, on prend bonne note de cette annonce de la CENI et nous espérons qu’elle sera suivie d’effet » dit-il.
Et d’ajouter : « Mais je vous signale que c’est un point sur dix ou douze de l’accord politique. Il y a des points extrêmement importants non encore réalisés et pour lesquels, il y a eu des dates précises à chaque moment. Je parle notamment du fichier électoral qu’il faut nettoyer, l’installation de la Haute cour de Justice, la recherche, le jugement et la punition des coupables des assassinats parce que quand un manifestant pacifique est tué par balles, c’est un assassinat, l’indemnisation des victimes, etc. Donc, nous prenons bonne note de cette annonce et l’opposition va l’analyser et prendre position. Souvent, ce gouvernement et la CENI nous ont trompés. Ils ont fait perdre du temps à tous les guinéens ».
L’ancien gouverneur de la banque centrale pense que si l’opposition a la garantie que pour une fois, la CENI tient parole, ce serait une première. « Mais j’ai envie de dire que ce n’est pas un camouflet pour l’opposition. C’est un camouflet à tout le peuple de Guinée. L’opposition veut des élections transparentes pour tout le monde. Si on arrive à sept ans de retard, c’est tout le peuple de Guinée qui a été giflé ainsi ».
Mais il dit bien si pour une fois, « cette date peut-être tenue, ce serait une première en Guinée. Et l’opposition va analyser cette information et réagir assez rapidement. Alors si elle peut se faire, tant mieux, mais je dis qu’il y a plusieurs autres points que l’opposition exige ».