Les ressortissants Guinéens souffrent le plus souvent à l’extérieur du pays. C’est ce que dit son Excellence Djigui Camara, Ambassadeur de la Guinée en Angola.
« La Guinée a eu des relations d’amitié profondes et a participé de manière très active à la lutte de libération de l’Angola. La Guinée est le pays où a été décidé de l’appui cubain aux pays lusophones de manière générale. Il fallait renforcer la lutte armée pour que ces pays lusophones puissent accéder à l’indépendance », a dit Djigui Camara.
Selon lui, la Guinée a apporté son appui de cette manière, en envoyant des contingents. « De cette relation est née une profonde amitié si bien que lorsque l’Angola a amorcé après la guerre civile son développement, de nombreux guinéens ont été plus ou moins attirés par les richesses de ce pays. Ils sont venus s’investir et ils ont été bien accueillis », dit-il.
Pour l’Ambassadeur de la Guinéen en Angola, la vague migratoire a continué jusqu’à une période récente qui a coïncidé avec la chute du baril et c’est en ce moment qu’on a constaté le départ de nombreux guinéens de l’Angola pour d’autres pays. « Mais il n’en demeure pas moins que même à l’heure actuelle, la communauté des ressortissants guinéens demeure la plus forte après celle de la République démocratique du Congo (RDC) avec laquelle l’Angola partage une large frontière », ajoute t-il.
« Je dois dire que nos compatriotes ont prospéré. Il y a eu un indicateur ici sur place, le nombre de bâtiments qui a été réalisé par les ressortissants guinéens vivant en Angola. Les gens ont fini par penser que l’Angola est un pays de cocaïne. Alors ça a suscité tellement d’afflux que le flot a été difficile à maîtriser », a-t-il soutenu.
Pour Djigui Camara, les guinéens sont dans tous les secteurs notamment la distribution, l’agro-alimentaire et ils ont ouvert sur tout le vaste territoire d’Angola des boutiques qu’on appelle cantina. « Ils distribuent même dans les zones non sécurisées, ce qui explique un peu le taux de criminalité assez élevé dont ils sont victimes. Ils sont aussi dans l’industrie, dans les services, dans le diamant », poursuit-il .
D’après Djigui Camara, il y a une totale insécurité puisqu’il y’a beaucoup d’armes qui circulent. « L’histoire récente fait qu’il est très difficile de maintenir le vaste territoire. Ils sont 20 et quelques millions mais il y a tellement d’étrangers de tout bord qui viennent. Ce qui fait qu’il est difficile d’avoir une sécurité à 100%. Ce n’est pas une excuse, il est du devoir de chaque Etat d’assurer la protection de toutes personnes vivant sur son sol. L’Angola ne fait pas exception à ça. Des efforts devraient être doublés pour parvenir à garantir cette sécurité à toutes les personnes vivant sur le territoire de ce vaste pays » a-t-il fait comprendre.
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