Khalid Baba Dembélé, économiste au Centre de Recherches et d’Analyses Politiques, Economique et Sociales, CRAPES analyse la crise au Mali.
Pour cet économiste malien, la bonne pluviométrie est synonyme de croissance économique. Il est d’avis que le Mali fait face aujourd’hui à des défis. Le budget 2018, selon lui, est également soumis à la situation de crise.
« Cette loi de finances intervient dans un contexte social caractérisé par une crise multidimensionnelle. En effet, le Mali aujourd’hui fait face à des défis à la fois structurels et conjoncturels sans précédents : justice sociale, sécurité intérieure, chômage structurel, déficit des finances publiques, augmentation du prix des produits de première nécessité, descente en enfer de l’éducation tant sociale qu’académique, sont autant de sujets qui érodent et creusent de l’intérieur l’avancement de la société », a dit Khalid Baba.
Selon lui, des reformes à la hauteur de la gravité de la situation sont plus que impérieuses. « De l’analyse du DPBEP, le constat qui émerge du contexte économique reste invariant. L’économie malienne demeure toujours tributaire de l’agriculture, la bonne pluviométrie est synonyme de croissance économique. C’est ce qui explique la reprise des activités économiques en 2014 (7p.c), grâce au rebond du secteur primaire, après une récession de 1.8 p.c en 2013 » dit-il.
Selon les explications de l’économiste, depuis plus d’une décennie, le Mali est grand exportateur d’un certain nombre de produits à l’état brut, dont le Coton (645000 tonnes, sur la saison 2016/2017). Malgré la position de leadership qu’occupe ce pays en termes d’exportation de matières premières agricoles, il pense que « l’impact se fait moins sentir sur la population ».
Pour une croissance économique durable, « il convient de développer une chaîne de production exhaustive, de la production jusqu’à la transformation », clame t-il. De l’avis du professeur khalid, les autorités maliennes s’exposent dangereusement en faisant de l’agriculture, la locomotive de la croissance économique.
« Il convient, pour se mettre à l’abri du hasard des aléas climatiques, de soutenir sérieusement d’autres secteurs, capables de tirer l’économie en cas de pluviométrie irrégulière », a-t-il déclaré. Par ailleurs, « avec l’augmentation graduelle des dépenses budgétaires, 1308,5 milliards pour 2014, 1488,0 milliards pour 2015, 1752,9 milliards pour 1752,2 2016 et 2028,0 milliard pour 2017 (projection TOFE 2017-2020), la situation sociale est de plus en plus désastreuse », fait-il rappeler.
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