Les relations diplomatiques entre le Maroc et l’Iran ne sont plus au beau fixe. Rabat accuse Téhéran de soutenir militairement le Polisario.
Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita a souligné que le Maroc a des preuves irréfutables sur ce soutien militaire apporté par l’Iran, via son allié le Hezbollah, au Front Polisario, mouvement indépendantiste du Sahara occidental.
Rabat soutient que l’Iran et son allié le Hezbollah auraient entraîné des combattants sahraouis et leur auraient fourni des armes. Des accusations démenties et rejetées par Téhéran qui dit qu’elles sont fausses. Le Hezbollah libanais a lui aussi dénoncé ces allégations en regrettant que le Maroc leur adresse ces accusations sans fondement sous la pression des USA, d’Israël et de l’Arabie saoudite.
Le Hezbollah libanais trouve que la diplomatie marocaine aurait dû trouver un argument plus convaincant pour rompre ses relations avec l’Iran. Entre temps, le chargé d’affaires iranien à Rabat a été invité à quitter le royaume le jour même. Quant à l’ambassadeur du Maroc à Téhéran, il a déjà quitté Téhéran. Des relations diplomatiques compliquées. Ce n’est pas la première fois que Rabat prend une telle décision.
En 2009, le royaume avait rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran suite à des « expressions inopportunes » d’un responsable iranien qualifiant le Bahrein, solide allié du Maroc dans le Golfe, de « la quatorzième province iranienne ». À l’époque, des observateurs avaient fait valoir un autre argument qui inquiétait Rabat : celui du soutien prodigué par l’Iran à « des chiites marocains ». Même si le Maroc demeure un royaume largement sunnite, Rabat ne tolère aucune incursion dans ses affaires religieuses, un domaine sous souveraineté royale.
Par ailleurs, il y a lieu de dire que Rabat est de plus en plus agressive sur le dossier du Sahara et n’hésite plus à hausser le ton envers ceux qui soutiennent la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Le mois dernier, elle avait dénoncé des incursions du Polisario dans des zones administrées par l’ONU et accusé ouvertement l’Algérie de « soutenir et de financer » son ennemi.
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