La situation actuelle des personnes pauvres en Inde ne peut être comprise qu’à la lumière d’une analyse des politiques publiques de ce pays.
En effet, des interventions publiques ayant pour objectif de corriger des défaillances du marché ont abouti à des défaillances de l’État. La situation des personnes pauvres s’est détériorée en conséquence et les défaillances de l’État sont, de surcroît, beaucoup plus difficiles à corriger.
Shanta Devarajan combine dans son approche des défaillances du marché la question des biens publics et des externalités avec un souci d’équité. Shanta Devarajan, qui est le directeur principal de la recherche en économie du développement de la Banque mondiale, abordera ces différentes questions.
Shanta Devarajan a exercé différentes fonctions de direction au sein du Groupe de la Banque mondiale, après avoir fait partie du corps enseignant de l’Université de Harvard jusqu’en 1991. Ses recherches portent sur l’économie publique, les politiques commerciales, les ressources naturelles et l’environnement ainsi que la modélisation en équilibre général des pays en développement. Titulaire d’une licence en mathématiques de l’Université de Princeton et d’un doctorat en économie de l’Université de Berkeley, il est l’auteur ou le co-auteur de plus de cent publications.
Il identifie quatre raisons expliquant comment des interventions bien intentionnées peuvent avoir l’effet inverse de celui recherché : (i) la défaillance originelle des marchés peut avoir disparu tandis que l’intervention étatique perdure ; (ii) un instrument inadéquat peut avoir été utilisé ; (iii) un instrument adéquat du point de vue théorique peut avoir été utilisé, mais les incitations à l’œuvre dans le secteur public ont débouché sur des effets négatifs ; ou encore (iv) il peut y avoir eu intervention étatique en l’absence d’une défaillance du marché.
Shanta Devarajan illustre son propos avec des exemples issus des domaines de la santé, de l’éducation, de l’eau et de l’agriculture, montrant comment ces défaillances de l’État, en créant des rentes clientélistes, maintiennent les populations dans une trappe à pauvreté. Que faire alors pour corriger cette situation ?
Une approche possible consiste à promouvoir un engagement plus important des citoyens, et tout particulièrement des personnes pauvres, dans le processus politique. Pour ce faire, les économistes ne doivent pas se contenter de mener des recherches sur les défaillances de l’État mais également rendre ces informations accessibles aux populations pauvres, leur permettant ainsi de responsabiliser davantage leurs élus, et leur faciliter la sortie de la pauvreté.
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