S’agirait-il d’une bavure de trop ? On serait tenté de le dire ! L’interpellation par deux agents de notre confrère Jean-Claude Afa’a vendredi dernier continue d’enflammer la toile.
Cet incident offre une fois de plus aux citoyens et ONG œuvrant pour le respect des droits de l’homme de dénoncer des bavures policières qui au fil de temps semblent vouloir se normaliser dans notre pays.
Pour les faits, tout est parti d’une altercation entre deux agents roulant en moto et un taxi-man.
Se trouvant dans les parages et choqué par la scène indigne pour la race humaine qui se produisait sur la voie publique, le journaliste qui partageait un jus avec des potes a dû s’interposer.
Suite à l’échange de paroles peu idylliques entres les agents et notre confrère, par réflexe de journaliste, Jean-Claude Afa’a a jugé utile de filmer la moto des agents par souci de devoir parer à toute éventualité, sait-on jamais.
C’était l’erreur qu’il ne fallait pas commettre vis-à-vis des agents qui ont considéré cet acte comme étant un casus belli. Du coup, le journaliste s’est retrouvé dans des sales draps, car il a été transporté au commissariat de Belle-Vue 2, dans le 3ème arrondissement de Libreville où il a fini sa journée au gnouf.
Aux dernières nouvelles, c’est tard dans la nuit que le fondateur du journal l’Objectif a été libéré.
Au-delà de l’événement, il y a toujours à déplorer le comportement peu coopératif de nos forces de sécurité qui ont jusque là du mal à comprendre véritablement le rôle des journalistes.
Peut-être qu’une formation ou des ateliers d’échanges entre les responsables des organes de presse et les forces de police et sécurité seraient les bienvenus pour améliorer les rapports des uns vis-à-vis des autres.
Les deux corps peuvent bien fumer le calumet de la paix s’ils se parlent droit dans les yeux. Pour se dire quoi par exemple ?
« Les deux corps de métiers sont appelés à s’entendre et travailler ensemble pour une société apaisée pour vu que chacun connaisse les limites de son champ », voilà le seul message qui compte. Rien ne sert de continuer de se regarder en chiens de faïence.
Avant de l’enseigner aux autres, le journaliste est le premier à savoir que la crainte du gendarme est le début de la sagesse. La principale question est celle de savoir si et seulement si le gendarme de ce côté ne va-t-il pas au-delà du seuil…
Le rôle des journalistes dans la société revêt une importance capitale : il informe, éduque, sensibilise et éveille la conscience dans l’objectif bien compris de garantir la paix, le vivre-ensemble. Pour cela, il mérite bien des égards.
Malheureusement, à l’épreuve des faits, rien pour l’instant n’indique que nos forces de l’ordre observent cette règle. La preuve, les récurrents dérapages dans lesquels ils s’illustrent vis-à-vis des journalistes qu’ils violentent à tout-va.
Le journaliste est un donneur d’alertes. En l’absence de ses avis, certaines tares comme l’exclusion, l’intolérance ou l’extrémisme peuvent se glisser au risque de mettre toute la société en péril.
Que vivement soit mise à exécution la nouvelle loi et surtout le nouveau code de la communication pour permettre aux acteurs de cette profession de bénéficier de toutes les garanties attachées à l’exercice de leur métier.