Zacharie Myboto, l’opposant le plus doué dans l’art d’anticiper les choses demande que la vacance de la présidence soit déclarée. L’homme qui a eu plusieurs vies : PDG, UGDD, UN n’a jamais caressé le pouvoir dans le sens du poil.
C’était prévisible, bien au-delà de l’état de la nation, le président de l’Union Nationale (UN, opposition), qui croit mordicus à ce qu’il pense être réalisable, a réuni en sa résidence de la sablière le samedi 23 février la presse pour parler à sa manière de l’absence prolongée du Chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba.
Il évoque les manœuvres de conservation du pouvoir. Du coup, il espère qu’il y a des chances que l’affaire tienne la route. Et pourtant, rien ne laisse présager ce que l’homme de Mounana vocifère. « Le Gabon traverse une crise profonde, une crise multiforme depuis les coups d’état électoraux de 2009 et 2016 », dit-il.
Celle-ci est aujourd’hui aggravée par la situation dramatique née le 24 Octobre 2018 relativement à l’état de santé du Chef de l’État, Ali Bongo Ondimba. Cette situation qui met notre pays dans une « véritable nébuleuse, heurte foncièrement la conscience du citoyen et acteur politique ».
C’est ce refrain digne d’un concert, avec la puissance de ses pulsions les plus décriées pour questionner le pouvoir, que le patron de l’UN a entonné. Il y dépeint la crise avec une acuité fascinante. Tous les acteurs politiques élus par les électeurs sont mauvais, monstrueux sauf lui, le donneur des leçons.
Il maîtrise parfaitement les mots et leurs effets mais c’est d’un autre pays que Myboto a visité. Le fruit de ce qu’il a vu sur la toile qui n’est pas de son âge d’or, d’Omar.
La critique de l’opposition ne varie pas d’un pouce. Ceux qui n’ont pas été valeureux lors des législatives, veulent faire fonctionner le pays avec quel modèle? Si les électeurs ont refusé ce modèle méritocratique. Comment le pouvoir leur reviendrait de droit!
Mr Myboto est en décalage avec la superficialité de son univers. Il semble privilégier l’obsession à graviter toujours de ce cercle du pouvoir, pour ne rien proposer.
Les électeurs ne veulent plus de lui. D’où le sens qu’il donne à cet état de la nation: le mal absolu est chez les autres. C’est la disparition du présent. C’est dire que le FMI et la Banque Mondiale se trompent sur le Gabon.
Zacharie Myboto décrit la constitution telle qu’il le voit, et il y ajoute le superflu sur l’article 8 : « le pouvoir absolu échoit depuis lors, au seul président d la république, et à personne d’autre ».
La grande force de Myboto est de ne jamais comprendre le sens de cette phrase liminaire: « en cas de vacance de la Présidence de la République pour quelque cause que ce soit ou d’empêchement définitif de son titulaire constatée par la cour constitutionnelle, saisie par le gouvernement statuant à la majorité absolue de ses membres, ou à défaut, par les bureaux des deux chambres du parlement ».
Cet article 13 de la constitution renvoie d’abord Mr Myboto vers les élections qu’il a voulu boycotter pour se constituer une majorité sans laquelle on ne peut saisir la Cour constitutionnelle.
Cette exigence que la constitution requiert est absolue. L’orateur a sa façon de mettre les genres: esprit revanchard divertissement, invective. La culture politique ne doit pas biaiser avec le populisme, la sidération.
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