La classe politique a unanimement condamné le drame de Dablo et appelé à cultiver l’union et non céder aux appels de la division religieuse
Ce n’est donc pas sur ce terrain-là que les terroristes pourront semer leurs graines de la division. Pour une des rares fois, la classe politique a appelé à cultiver l’union et non pas chercher des poux de responsabilité sur la tête du président Roch Kaboré.
Le Burkina Faso est en proie à de régulières attaques terroristes. Le Nord en fait partie. D’habitude, ce sont les forces armées ou des civils censés être des indics des militaires qui étaient ciblés. Ils venaient aussi dans des marchés qu’ils terrorisaient.
Mais récemment, ils ont décidé de prendre un cap curieux. Ils s’attaquent aux maisons de culte. Des individus armés débarquent. Ils font sortir femmes et mineurs de la maison de Dieu. Puis ils exécutent cinq fidèles et le prêtre qui célébrait la messe. Il s’appelait Siméon Niampa. Et n’avait pas encore 40 ans.
Le lendemain lundi. A moins d’une vingtaine de kilomètres de là. Singa. Toujours au Nord du Burkina. Des fidèles catholiques participent à une procession qui doit transférer la statue de la Vierge Marie à un autre village. Des hommes armés débarquent à nouveau. Ils libèrent les mineurs, enlèvent quatre personnes qu’ils vont ensuite exécuter. La statue est aussi brisée. Profanée.
Quels sont leurs objectifs ? Il y en a deux possibles. La première hypothèse est qu’ils tentent d’attiser le feu de la haine inter religieuse. Ces agresseurs ont tendance à se mettre sous l’étendard de l’Islam pour commettre leurs atrocités.
Attaquer des églises, c’est tenter par conséquent d’allumer la flamme de la détestation de son prochain par la couleur de son culte. Ainsi donc, les citoyens feront le travail de « nettoyage » dont ils ont besoin. Une nouvelle stratégie qui naît après celle qui a consisté à exacerber la haine inter ethnique à travers le déclenchement du massacre de Peulh à Yirgou, toujours dans le Nord du pays.
La seconde hypothèse est que dans le Nord, les terroristes tentent d’imposer leur présence définitivement et durablement. Non seulement par la force de la terreur mais aussi par l’imposition de l’Islam et dans une large mesure, de la Charia. Une tentative qui peut se justifier par les agressions contre les enseignants et les écoles.
Mais les Burkinabè ont compris leur jeu. D’ailleurs, le pays passe pour être l’un des meilleurs exemples en termes de cohésion et de tolérance religieuses. Du reste, Il est certain que les Burkinabè ne feront pas le jeu des terroristes en se mettant à se battre entre eux pour des causes religieuses ou ethniques.
Mais il faudrait que l’Etat burkinabè, derrière, assure le « service après-vente » en mettant hors d’état de nuire ces « parasites ». Et il a besoin de soutien. Car si le verrou Burkina saute, le boulevard de la terreur risque de s’agrandir. Et ce n’est pas le Bénin qui dira le contraire !