L’année syndicale coïncide avec un tournant historique pour le mouvement syndical et le travail décent dans les pays développés tout comme dans ceux en développement.
En effet, durant l’année syndicale écoulée, la crise du système capitaliste libéral financier sous les effets conjugués de la mondialisation et de la révolution digitale, avec la promotion des robots et de l’intelligence artificielle, comme substituts à l’homme dans les entreprises de production et les services, y compris dans la recherche scientifique, a projeté, au-devant de la scène et sous un jour radicalement neuf, des aspirations sociales longtemps contenues ou refrénées.
Il s’agit du travail décent, d’un pouvoir d’achat digne de ce nom, de la justice fiscale, de la cessation de l’exclusion sociale et territoriale, de la destruction de l’environnement, des guerres impérialistes de confiscation de la souveraineté des peuples. Ce qui est nouveau et inquiétant à la fois, c’est que cette lutte est menée par les couches populaires et moyennes, organisée en dehors du mouvement syndical et des partis de gauche.
Mieux ou pire, ces nouveaux acteurs sont dans une hostilité ouverte contre ces organisations et partis dont la vocation naturelle est pourtant de prendre en charge leurs aspirations. « Le fossé qui s’est creusé entre le mouvement syndical et les partis de gauche, d’une part, les couches populaires et moyennes, d’autre part, résulte d’un long processus de désengagement des partis de gauche vis-à-vis du mouvement syndical mais aussi de la dérive corporatiste de ce dernier » lit-on dans le document soumis à notre rédaction.
En effet, à en croire les syndicalistes, les méthodes de lutte de la plupart des syndicats, notamment la grève dans le transport public, dans les services de santé et d’éducation, leur ont mis à dos, par-delà les usagers du service public, les consommateurs des produits alimentaires et des biens et service du secteur privé.
Vers une montée en puissance des Partis d’extrême droite en Europe ou aux USA
« La nature ayant horreur du vide, le populisme d’extrême gauche et d’extrême droite dans les pays développés et l’islamisme dans les pays, musulmans, ont occupé la place auprès des populations, victimes, des décennies durant, de politiques publiques libérales avec leurs lots de guerres impérialistes du pétrole et du gaz, de destruction de l’environnement, poussant à une émigration massive vers l’UE et les USA » a dit Samba Sy secrétaire général du PIT .
D’une telle situation, poursuit-il, résultent des phénomènes aussi variés que la montée en puissance des partis d’extrême droite en Europe, en Amérique latine et aux USA, le mouvement des « Gilets jaunes » en France, ou la déstabilisation des pays du Moyen Orient et du Sahel.
Pour Samba Sy, au Sénégal, « grâce à des politiques publiques de rupture d’avec le capitalisme libéral qui ont conduit à une tendance lourde vers une croissance forte, stable et durable, articulée à une baisse tendancielle du déficit budgétaire et à la maîtrise de l’inflation, par le choix de politiques fiscales plus justes, de la défense du pouvoir d’achat, de l’inclusion sociale et territoriale ».
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