L’avocat tunisien Mounir Baatour, qui n’a jamais caché son appartenance à la communauté LGBT, postule à la magistrature suprême lors du prochain scrutin.
L’élection présidentielle qui aura lieu le 15 septembre 2019 en Tunisie enregistre un candidat singulier. Il s’agit de l’avocat tunisien Mounir Baatour. Sa particularité, son homosexualité déclarée. Il a déposé jeudi sa candidature pour la présidentielle en Tunisie, une première dans le monde arabe. Sa candidature doit cependant encore être validée par l’Instance indépendante chargée des élections (ISIE).
Pour sa formation politique, le Parti libéral, cette candidature est «une première qui fera, nul doute, référence dans l’histoire». Mounir Baatour est cofondateur de l’association de défense des droits des LGBTQ Shams («soleil», en arabe). Il milite depuis des années pour l’abrogation de l’article 230 du code pénal qui punit de trois ans de prison la sodomie.
Cependant, il est contesté au sein de cette communauté LGBT. Une vingtaine d’associations défendant les droits des personnes homosexuelles et transsexuelles en Afrique du nord ont estimé dans une pétition qu’il représente un «danger» pour la communauté. L’avocat avait purgé en 2013, trois mois de prison pour «sodomie» avec un lycéen de 17 ans. Des faits qu’il a toujours niés.