Le Fonds monétaire international (FMI) revoit à la baisse la croissance économique de l’Afrique subsaharienne. Elle table désormais sur une croissance de 3,6% en 2023, en recul de 0,2 point par rapport aux prévisions du mois de janvier.
Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales, le Fonds monétaire international (FMI) a légèrement révisé sa prévision de croissance mondiale pour 2023. L’institution anticipe désormais une croissance de 2,8 % en 2023, contre 2,9% prévue en janvier. C’est un net recul par rapport à l’année dernière (+3,4%). Pour 2024, elle table sur une croissance mondiale de 3%. Cela devrait être d’ailleurs la moyenne des cinq prochaines années. Soit la pire perspective de moyen terme depuis 1990.
Le Nigeria et l’Afrique du Sud amoindrissent la croissance subsaharienne
Pour l’Afrique subsaharienne, le FMI abaisse également ses prévisions de croissance. Elle annonce une croissance de 3,6% pour la région en 2023, en recul de 0,2 point par rapport aux prévisions du mois de janvier. L’organisme explique cette révision notamment par la faible performance des deux plus grandes économies de la zone, à savoir le Nigeria et l’Afrique du Sud. Le premier pays n’ira pas au-delà des 3,2% prévus en janvier. Tandis que le second a vu sa note baisser de 1,1 point, à cause de signaux alarmants comme sa crise énergétique actuelle.
Manque de financements et instabilité
Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef au FMI, relève aussi que « la région souffre d’un fort manque de financements », en même temps que « certains de ses pays font face à d’importantes menaces ». On pense principalement au terrorisme, à l’instabilité politique et aux pénuries de produits liées à la guerre en Ukraine. M. Gourinchas pointe en outre l’inflation très élevée. Celle-ci devrait rester à deux chiffres pour toute l’année malgré la baisse attendue. Mais cette forte inflation n’est pas caractéristique de l’Afrique. Elle touche pratiquement tous les pays, en particulier ceux d’Europe plus directement concernés par l’invasion de l’Ukraine.
La France et la Russie s’en sortent bien
Malgré tout, le FMI table sur une croissance de 0,8% cette année pour la zone euro, contre 0,7% précédemment. La locomotive de l’UE, l’Allemagne, devrait cependant voir son économie se contracter de -0,1% en 2023, avant un rebond de 1,1% en 2024. Quant à la France, seconde puissance économique de la zone euro, elle tire son épingle du jeu. Elle reste dans le vert avec une croissance de 0,7% en 2023, contre 1,6% attendu précédemment. Hors zone euro, le Royaume-Uni terminera l’année en récession, comme attendu. Son PIB reculera à -0,3 % contre -0,6 % en janvier, avant un rebond de 1,0% en 2024.
La Chine portera l’économie mondiale
Aux Etats Unis, la croissance est attendue à 1,6% en 2023 et 1,1% en 2024, contre 2,1% en 2022. La Russie, elle, s’en sort plutôt bien puisque son PIB s’élèvera à +0,7 % cette année et 1,3 % en 2024, malgré les sanctions prises par les puissances économiques occidentales. De son côté, la Chine portera la croissance mondiale avec un PIB attendu à +5,3% en 2023 et +5,1% l’année prochaine. Le géant asiatique tire profit de la fin des mesures de restrictions sanitaires et du retour des déplacements à l’intérieur de la Chine. Son rival géographique, l’Inde connaitra une dynamique similaire avec une croissance de 5,9% en 2023.
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