Cameroun : Fête nationale ensanglantée

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Au pays de Paul Biya, l’escalade entre séparatistes anglophones et autorités gouvernementales prend des proportions alarmantes au fil des jours et s’est invitée aux célébrations de la fête nationale du dimanche 20 mai.

Nouveaux incidents en date, au moins 10 personnes ont été tuées le dimanche 20 mai, le jour même de la fête nationale dans les zones anglophones.

Plusieurs sites ont été ciblés. La première attaque qui a visé un poste de contrôle de l’armée s’est produite à Belo, dans la région nord-ouest.

Des hommes lourdement armés ont essayé de perturber la tranquillité des populations pour empêcher les festivités de la fête nationale. Des séparatistes y avaient déjà enlevé un sous-préfet le 11 février dernier.

D’après des chiffres  provisoires rendus publics par l’armée et des sources hospitalières, les chiffres non exhaustifs font état de 10 séparatistes tués. Deux soldats ont aussi trouvé la mort. Un impressionnant matériel militaire a été récupéré, affirment les autorités militaires.

Un policier a perdu la vie à Ekona dans la partie Sud-Ouest. Le maire de la localité de Banguem et son adjoint  ont fait l’objet d’un rapt de la part des hommes armés.

Plus de peur que de mal dans la partie  Nord-ouest où le gouverneur de la région, Adolphe Lele Lafrique, affirme que les incidents  n’ont pas réussi à empêcher le déroulement de la célébration de la fête.

La situation étant devenue volatile, les principales villes de deux régions anglophones  restent marquées par une forte concentration des troupes.

Pour prendre part aux festivités, les civils ont été escortés à la Place des fêtes par l’armée.

Depuis plusieurs semaines, des présumés séparatistes distillaient des messages de menace à peine voilée dans lesquels ils promettaient de saboter les célébrations de l’Independance day.

Notons que c’est le 20 mai 1972 que la République Fédérale du Cameroun a laissé la place à la République unie du Cameroun.

A l’analyse des faits, il semble que la manière forte choisie par les autorités de Yaoundé ne semble pas faire recette. Tout en maintenant un dispositif sécuritaire de dissuasion, la sagesse voudrait qu’un volet négociations s’ouvre pour permettre aux protagonistes de s’écouter réciproquement. Quitte à faire des concessions dans l’ordre du possible.

C’est d’ailleurs la quintessence du message que les Etats-Unis ont récemment fait parvenir au président Paul Biya via leur ambassadeur en poste à Yaoundé.  Un message l’invitant à privilégier les voies du dialogue pour ouvrir les voies vers l’apaisement. L’extrémisme ne paie pas.

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William Tambwe
William Tambwe, chroniqueur et éditorialiste pour Africtelegraph.

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