La France est préoccupée par la persistance des violences et des activités déstabilisatrices perpétrées par les groupes armés à Bangui et dans le reste du pays. Deux avions de chasse français ont survolé dimanche Kaga Bandoro, à 300 km au nord de Bangui, en appui de la mission onusienne de la Minusca, sur fond de regain de violences en Centrafrique.
Présente militairement en Centrafrique avec une cinquantaine de formateurs et des drones tactiques, la France dispose d’avions de chasse dans la région, notamment au Tchad voisin à N’djamena, et peut intervenir en appui de la Minusca si celle-ci est gravement menacée, en vertu du mandat de mission de paix onusienne.
C’est dans ce cadre qu’une patrouille de Mirage 2000-D a procédé à un show of force, qui est une démonstration de force par le passage d’avions de chasse à très basse altitude et grande vitesse destiné à intimider des éléments au sol. L’appui a été sollicité par la Minusca pour renforcer le caractère dissuasif de son dispositif, a indiqué le colonel Patrik Steiger.
Tout en encourageant la Minusca à poursuivre la mise en œuvre robuste de son mandat, notamment pour s’opposer à toute tentative d’infiltration de groupes armés en direction de la capitale, Paris appelle l’ensemble des groupes armés à déposer les armes et à s’engager sans délai et sans condition dans le processus de paix.
Elle réitère son soutien aux autorités centrafricaines, appuyées par la Minusca, dans leurs efforts pour rétablir la sécurité et l’autorité de l’État sur tout le territoire. En Centrafrique, l’Etat ne contrôle qu’une maigre partie du territoire national. Les groupes armés s’affrontent dans les provinces pour le contrôle des ressources, notamment les diamants, l’or et le bétail.
Par ailleurs, il y a lieu d’indiquer que les violences ayant fait 24 morts et plus de 170 blessés le 1er mai à Bangui font craindre une résurgence d’affrontements inter-communautaires à grande échelle en Centrafrique, à l’image de ceux de 2013-2014. D’un côté, la rébellion de la Séléka, composée de nombreux musulmans, qui avait renversé le président François Bozizé, et de l’autre les milices « antibalakas », essentiellement chrétiennes et animistes.