D’après l’OMS, 83.000 à 190.000 personnes sur le continent pourraient mourir de la maladie au cours de la première année de la pandémie si les mesures d’endiguement échouent.
L’Afrique reste l’un des continents les moins touchés par le nouveau coronavirus (COVID-19), avec officiellement plus de 2.000 décès liés à la maladie, contre plus de 150.000 morts en Europe qui est le continent le plus sévèrement frappé. Pourtant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) redoute une explosion des cas sur le continent.
Entre «83.000 à 190 000 personnes en Afrique pourraient mourir du COVID-19 et 29 à 44 millions pourraient être infectées au cours de la première année de la pandémie si les mesures d’endiguement échouent», selon une nouvelle étude du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique publiée jeudi 7 mai.
Cette recherche, qui s’appuie sur la modélisation, porte sur 47 pays de la région africaine de l’OMS, soit une population totale d’un milliard d’habitants, précise l’agence sanitaire de l’ONU. «Bien que le COVID-19 ne se répandra probablement pas de manière aussi exponentielle en Afrique qu’ailleurs dans le monde, il couvera probablement dans les zones à risque de transmission», a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
Le nombre prévu de cas nécessitant une hospitalisation dépasserait les capacités médicales disponibles dans une grande partie du continent. On estime qu’il y aurait 3,6 à 5,5 millions d’hospitalisations dues au COVID-19, dont 82.000 à 167.000 seraient des cas graves nécessitant l’administration d’oxygène, et 52.000 à 107.000 des cas critiques requérant une assistance respiratoire.
Un nombre aussi important de patients hospitalisés mettrait à rude épreuve les capacités sanitaires des pays. «Le COVID-19 pourrait faire partie de nos vies au cours des prochaines années si de nombreux gouvernements de la région n’adoptent pas une approche proactive. Nous devons tester, retracer, isoler et traiter», affirme Dr Matshidiso Moeti.
L’étude recommande aux pays d’Afrique d’augmenter la capacité des hôpitaux primaires en particulier et de veiller à ce que les soins d’urgence de base soient inclus dans les systèmes de santé primaires. Cette mise en garde de l’OMS intervient au moment où des pays africains ont commencé à assouplir certaines de leurs mesures de confinement. C’est notamment le cas de l’Afrique du Sud, pays le plus touché sur le continent, la Côte d’Ivoire, le Nigeria ou encore le Rwanda.