La question peut être envisageable d’après les prescrits de la Constitution de 2016 qui ont remis tous les compteurs à zéro et d’après lesquels les élections de 2010 et 2015 ne comptent pas. Mais pour l’heure le suspense reste entier.
Du coup, le président ivoirien Alassane Ouattara a indiqué que tout était possible pour s’offrir un troisième mandat. Alors que son deuxième mandat arrive à terme en 2020, les disputes pour sa succession sont déjà ouvertes, apprend-on des sources concordantes.
Si l’on s’en tient à la nouvelle loi fondamentale, l’actuel président ivoirien a la possibilité de rempiler pour faire deux autres mandats à partir de 2020.
Pour le moment, Alassane Ouattara maintient le suspense. « Je ne prendrai ma décision définitive qu’à ce moment-là, en fonction de la situation de la Côte d’Ivoire. La stabilité et la paix passent avant tout, y compris avant mes principes », a-t-il fait savoir, répondant à une question sur sa possibilité de se représenter ou pas.
Il y a deux ans encore, la possibilité n’était pas envisageable. Depuis que la Constitution de 2016 lui en donne l’ouverture, le président Ouattara indique ne rien n’écarter.
Tous les compteurs sont à plat et on fait table rase des élections de 2010 et 2015.
Le président brandit cette « menace » de vouloir briguer un troisième mandat juste comme une stratégie pour calmer les ardeurs des uns et des autres, taire les querelles intestines nées de la guerre de succession qui est complètement lancée.
Depuis un moment, toutes les manœuvres du président Alassane Ouattara se concentrent à vouloir transformer la coalition au pouvoir en parti unifié, le Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
Le but recherché par cette démarche vise la tenue d’une primaire pour la présidentielle de 2020.
Le débat de la mise en place d’un parti unifié regroupant tous les anciens Houphouetistes empoisonne la scène politique ivoirienne depuis une dizaine d’années.
Le soutien vis-à-vis de l’initiative du président Ouattara reste très faible. Outre les réticences au sein de son propre parti, elle se heurte surtout au manque d’adhésion de l’ancien président Henri Konan Bédié, son principal allié.
Pour l’heure, des fractures sont visibles. Considérant avoir soutenu le Rassemblement des Républicains (le parti de Ouattara) à deux reprises, beaucoup de partisans du PDCI pensent que le tour est venu de la part d’Alasane Ouatara de rendre l’ascenseur en laissant Bédié se présenter.
Pour sa part, M. Ouattara a fait savoir que les Ivoiriens doivent choisir le prochain président dans la paix et sans violence, comme ils l’ont fait en 2015.