Face au chaos qui déchire la Libye depuis 6 ans, une délégation du Parlement de l’Union européenne (UE) arrivée en Libye a lancé un appel en direction des pays de l’UE. Elle les invite à avoir une approche concertée pour sortir ce pays de la spirale de la violence.
Pour Fabio Castaldo, vice-président du parlement européen, qui a fait cette déclaration depuis la capitale tunisienne après une visite d’une journée en Libye, « il est absolument important et crucial d’avoir une « unité d’entente ».
La réalité est très complexe en Libye d’autant plus qu’on a affaire à différents acteurs qui ont des agendas cachés.
En présence de la dirigeante de la délégation parlementaire des relations avec le Maghreb, Ines Yala Sender, qui l’accompagnait, Fabio Castaldo a indiqué qu’il a adressé un message d’unité aux pays comme l’Italie, la France, le Royaume Uni et à l’ensemble des acteurs européens qui ont un passé et une histoire avec ce pays d’agir en synergie.
Sur le terrain, les choses sont extrêmement difficiles. Parfois, on se voit dans l’obligation de conjuguer avec les acteurs qu’on trouve sur place. Il est essentiel de se projeter sur le long terme, si on veut parvenir à une solution durable, insiste-t-il.
Pour l’heure, les différents pays européens ne parlent pas du tout le même langage. Chacun tire la couverture de son côté. L’Italie pour sa part est accusée de financer des milices avec qui elle a passé des accords aux fins de lutter contre l’immigration clandestine.
La France n’est pas en reste et son rôle est pour le moins ambigüe.
De médiatrice de la crise au départ, elle est devenue au fil du temps une espèce de Tour de Pise ne cachant pas son soutien au maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort qui contrôle l’Est du pays.
D’après lui, il n’y a pas mille solutions. Les pays européens se doivent de soutenir le plan d’actions présenté à l’ONU. Lequel prévoit la tenue des élections en 2018.
Il les appelle à afficher un engagement clair en faveur du respect de l’Etat de droit et la transition démocratique.
Mettant également son doigt sur l’épineux dossier des camps contrôlés par des milices et où des graves violations des droits de l’homme contre les migrants sont le lot quotidien, le vice-président du parlement européen ne se fait aucune illusion.
« La situation dans ce camp ne pourrait s’améliorer du jour au lendemain comme par enchantement », pense-t-il.
Tout en reconnaissant que la situation actuelle en Libye est mauvaise et précaire, Madame Ayala Sender estime pour sa part que l’idéal serait de fermer ces camps dès que le climat le rendra possible.
Cette visite, la première depuis 2012, constitue une première étape qui doit ouvrir la voie aux négociations autour d’une table. Mais force est de constater que les intérêts des principaux acteurs sont très divergents. Ce qui retarde l’éventualité d’une sortie de crise.
Depuis la mort du colonel Mouammar Kadhafi, la Libye est simultanément livrée à l’emprise des milices et des autorités rivales qui ne se prêtent aucune oreille.
D’un côté, le gouvernement d’union nationale basé à Tripoli et de l’autre un pouvoir contrôlant l’est du pays avec le maréchal Haftar comme homme fort.