Gabon : Des accusations contre Mborantsuo qui résistent mal au crible des nombreuses archives historiques et autres témoignages

Marie Madeleine MborantsuoMarie Madeleine Mborantsuo
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A l’initiative d’un franco gabonais et d’un observatoire basé à Paris, une plainte -par enchantement va-t-on dire- pour escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux a été déposée devant le parquet national financier de Paris contre la présidente de la Cour constitutionnelle du Gabon. Mais, les initiateurs -une vraie nébuleuse- ont vite fait d’ignorer qu’ils se heurteraient à un gros mur blindé et infranchissable : celui de l’histoire. Qu’est-ce qu’elle est têtue… l’histoire !

D’après les éléments relayés par plusieurs organes de presse, « Marie Madeleine Mborantsuo n’aurait pas la qualification requise pour assumer les fonctions de présidente de la Cour constitutionnelle du Gabon. Le prétendu diplôme de maîtrise dont elle se prévaut serait un faux, car falsifié. En 1979, année de son obtention, l’Université Omar Bongo (UOB) où elle a fréquenté avant d’être admise au sein du corps de la magistrature à la Chambre des comptes de la Cour suprême en qualité d’auditeur ne formait pas encore au niveau maîtrise », a avancé Maitre Eric Moutet, l’avocat des requérants.

Dans leurs accusations, les pourfendeurs s’appuient sur l’ordonnance 29/71 qui régissait le fonctionnement du Centre universitaire des sciences juridiques, économiques et sociales, lequel d’après eux ne délivrait que la licence et l’accès à la magistrature se faisait exclusivement par concours.

Des accusations qui, à en croire des nombreux témoignages, les uns aussi cohérents que les autres, auraient toutes les peines du monde à prospérer.

D’ailleurs, il n’en fallait pas plus de temps pour voir ces allégations commencer à s’écrouler d’elles-mêmes les unes après les autres comme le château de cartes sur du sable mouvant.

Morceaux choisis : «La faculté de droit délivrait des licences Ancien Régime Bac+4, conformément à l’ancien régime des universités françaises. Mais quand la France a fait la réforme pour en arriver au nouveau régime de licence correspondant à Bac+3, nous les licenciés qui avions passé la licence sous l’ancien régime de Bac+4, avions obtenu automatiquement l’équivalent de la maitrise. La promotion de Mborantsuo, comme celles qui les ont précédées, allaient alors en France et étaient accueillies en troisième cycle avec leur licence Bac+4, qu’on appelait licence, mais qui en fait était devenue maitrise. Donc elle n’a pas falsifié», s’insurge Gilles Térence Nzoghe, ancien étudiant de l’UOB au cours de la période 75-80, par ailleurs conseiller membre du Conseil national de la communication (CNC) du Gabon, qui reste formel.

Bonne gifle. La falsification est ainsi balayée du revers de la main. Puisque par la suite, c’est avec ce sésame que madame le président de la Haute cour se fera admettre en France à Paris 2, Panthéon Asas au 3ème cycle des finances publiques. S’il y avait eu du faux, son inscription ne se serait pas passée comme une lettre à la poste.

Pour Jean Valentin Leyama, ancien député et actuellement Directeur de cabinet adjoint du président de la République, « En 1979, l’UOB délivrait des licences et pas encore des maitrises ? Et alors ? La licence était préparée en 4 ans et s’est muée en maîtrise quelques années après. Dire aujourd’hui qu’on a une licence en droit, c’est entrer dans la logique du système LMD au sein duquel ce diplôme est plutôt délivré en trois ans. Par conséquent, il faut voir, non le libellé mais le cursus ».

Unanimes en effet sont les multiples démentis qui affluent de partout surtout de la part d’anciens, qui ont requis l’anonymat, sortis du moule de l’Université Omar Bongo à l’époque querellée.

« Le vrai problème, c’est la jalousie. Ce sont des procès en sorcellerie. L’on se refuse à reconnaitre le mérite qui rayonne en elle. On tient à lui faire payer certains liens biologiques et filiations qui la rapprochent des actuels dirigeants du pays. Ce sont des amalgames stériles qui n’avancent pas le pays», soutient sous le couvert de l’anonymat un haut cadre de la République issu des rangs de l’opposition.

La falsification du diplôme de maitrise, principale raison à la source des autres chefs d’accusation dont -l’usurpation du titre de magistrat ainsi que l’utilisation de l’argent public en cette qualité et dans ses fonctions de présidente de la Cour constitutionnelle comme étant un détournement de fonds publics- étant très sérieusement battue en brèche, quelles sont encore les chances de voir cette plainte prospérer. Pas évident.

Evoquant les conditions de son entrée à la magistrature, les archives poussiéreuses auxquelles on a eu accès livrent leurs secrets : Marie Madeleine Mborantsuo est devenue magistrate de l’ordre financier sans être passée par l’Ecole nationale de la magistrature (ENAM).

Clair, net et précis et sans contestation aucune. Donc, elle est entrée exceptionnellement sans concours à la Chambre spéciale des Comptes de la Cour suprême entendu qu’elle est magistrate de l’ordre financier.

A l’époque, cette école ne formait que les magistrats de l’ordre judiciaire. L’absence de la filière financière en son sein représente sans nul doute la raison pour laquelle elle n’est pas passée par cette institution (ENAM).

Et en plus, elle est loin d’avoir été la seule dans cette situation révèlent les sources écrites bien écornées par le temps. Ils ont été les premiers -au nombre de cinq- à avoir été recrutés à la sortie de l’Université pour devenir magistrats de l’ordre financier à la Chambre des comptes qui n’avait du reste jamais fonctionné depuis sa création.

Outre Madame le Président de la Haute Cour, Martin Efa’a Ndong, Lucien Mpaga, Isidor Mengué et Razingue sont les quatre autres compatriotes qui figurent sur les tablettes parmi les magistrats de l’ordre financier « pionniers » à la Chambre de comptes.

Poursuivant nos investigations, les mêmes vestiges du passé -de première main- livrent également que ce fut Saulneron Mapangou qui prit la décision de les recruter pour les intégrer à la Chambre spéciale de la Cour des comptes.

Avant de les envoyer en stage en France à la Cour des comptes de Paris. Sur place, parallèlement à leur principal stage, ils ont dû bénéficier des stages complémentaires aussi fructueux auprès d’autres institutions financières françaises.

A la lumière de cette floraison de pièces à conviction, plusieurs faits assimilables à des grossières manipulations sont à relever qui suscitent pas mal d’interrogations et de curiosités.

Au nombre de ceux-ci pointe le cas RFI. Cet organe de presse, qui prétend avoir reçu copie de la plainte sans se préoccuper un seul instant de prendre langue avec l’intéressée pour recoupement. Quel sens de responsabilité et quel degré de professionnalisme, peut-on s’interroger.

Pourquoi avoir publié l’information en amont (le 30 juin dernier) et trouver important de faire réagir l’incriminée en aval (soit le jeudi 6 septembre) dernier ?

N’est-ce pas là une logique contraire au métier de la presse qui voudrait que l’information -par souci d’équilibre- avant toute publication ?

RFI aurait-elle subitement peur de Madame, le président de la Cour constitutionnelle ? RFI aurait-elle subitement oublié le contact et l’administration de la Haute cour ? Ou bien c’est tout simplement un fait express ?

Dans cette plainte à Paris qui s’apparente à une aventure ambigüe, l’on met en avant deux requérants dont un pharmacien gabonais anonyme et une association.

Si la personne ciblée dans la plainte est connue pourquoi les requérants ne se feraient-ils pas connaitre avec leurs identités précises ?

En examinant de prêt cette valse d’attaques portées contre Marie Madeleine Mborantsuo (3M), sous divers prétextes depuis septembre 2016, tout porte à croire qu’il y a une réalité cachée qui ne se résume qu’à une seule chose : on juge Mme Mborantsuo parce qu’elle a un lien avec les Bongo et qu’on lui fait porter comme le Christ la croix de tous les péchés des élections, dont les présidentielles de 2016 donnant Ali Bongo Ondimba vainqueur.

Autrement, si ce n’était pas le cas pourquoi à cet interminable cycle d’affaires de supposés escroquerie, blanchiment, détournement ou falsification de diplôme qui se succèdent contre Marie Madeleine Mborantsuo, l’on mêle toujours et l’on fait des insinuations sur ses liens avec les Bongo et le processus électoral au Gabon. Comprenne qui pourra.

Il est temps que les Africains reprennent leur destin en mains. Il est temps que les Africains arrêtent de se complaire des manipulations venant d’ailleurs.

L’avenir des Africains, du Gabon et des Gabonais sera façonné par les Africains et les Gabonais épris de développement. Le mythe du sorcier blanc à la baguette magique est éculé.

Pour clore, libre est l’opinion des uns et des autres, tout comme libres sont ceux qui se sont jurés de faire la peau à madame le président de la Cour Constitutionnelle du Gabon.

Mais que l’on n’oublie pas que le bonheur, dit un vieux adage africain, ne s’apprécie que quand on l’a perdu.

Si pour autant, ce sont vraiment des Gabonais, chose moins évidente, qui ont décidé de vilipender Marie Madeleine Mborantsuo et la vouer aux gémonies, il n’y a pas meilleure conclusion à cet article que de vous livrer les 10 choses les plus essentielles que les uns et les autres doivent savoir de celle qui pendant plusieurs décennies aura été présentée aux yeux des Gabonais comme la femme pécheresse de la Bible sur qui l’on jetait des pierres.

1. Marie Madeleine Mborantsuo est bel et bien une dame, magistrat de carrière au sein de l’ordre financier.

2. Falsification, escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux, blanchiment, usurpation de titre sont des mensonges cousus de fil blanc qui participent à une logique de liquidation de Mme Mborantsuo dont les tireurs des ficelles représentent une nébuleuse qui refuse toute velléité de prise en mains de leur destin par les Gabonais.

3. Marie Madeleine Mborantsuo n’est attaquée sur aucun fondement juridique. Toutes les flèches assassines contre sa personne relèvent d’un acharnement de la part des réseaux étrangers et reposent sur ses liens d’alliance avec les Bongo et sur les verdicts des contentieux électoraux qui ne donnent pas gagnant le candidat nègre de service prêt à perpétrer la spoliation des ressources au profit des multinationales.

4. On admet certes qu’elle n’a pas tout donné, mais au moins doit-on reconnaitre que Marie Madeleine Mborantsuo a donné ce qu’elle pouvait humainement donner au Gabon : Outre la Chambre des comptes et la Cour constitutionnelle dans leur actuelle configuration, l’érection de l’imposant et prestigieux siège de la Haute cour portera à jamais sa marque indélébile et immortelle.

5. Son investissement corps et âme dans la formation de la jeunesse gabonaise n’est pas de moindre.

6. Pour Marie Madeleine Mborantsuo, il s’agit de sa conviction la plus intime, seul Dieu est l’unique et le vrai juge.

7. Marie Madeleine Mborantsuo et les huit (8) autres juges constitutionnels ont un mandat qui court jusqu’en 2019. Aucun mécanisme juridique ne pourra y faire entorse.

8.Marie Madeleine Mborantsuo fait peur et elle fait autorité aussi bien au Gabon et à l’Etranger. Son expérience avérée au sein des Institutions précieuses CRDI (Banque mondiale), l’ONU, l’Unesco et son implication sans faille dans l’érection et le prestige actuel de deux (2) Institutions de souveraineté (Chambre des comptes et Cour constitutionnelle) font d’elle une dame d’exception au parcours atypique. Sa place est à inscrire dans le registre « des phénomènes ».

9. Marie Madeleine Mborantsuo fait trembler non seulement au Gabon mais aussi à l’Etranger. Elle inspire crainte au lieu d’être remerciée et adulée par rapport aux actions qu’elle aura menées au Gabon et ailleurs. Elle inspire crainte car elle ne pourra pas se taire en cas de besoin. Elle inspire crainte car, l’objectif est de la voir quitter la Cour constitutionnelle pour ouvrir la voie au désordre et à la chienlit.

10. Marie Madeleine Mborantsuo, c’est sûr que là où elle se trouve en ce moment, reste désormais persuadée qu’elle n’a pas encore tout vu. Elle est préparée et s’attend à tout. Elle ne sera pas étonnée d’attendre dire et subir d’autres vastes campagnes de désinformation du genre : Mme Mborantsuo n’est pas Gabonaise ; Marie Madeleine Mborantsuo n’a pas fait d’enfants ; Mme Mborantsuo n’a pas fait l’école, du reste, c’est déjà commencer sous une forme…

Si on ne lui attribue pas des immeubles qu’elle n’a pas à l’étranger, on attaque ses liens de famille. Qui n’a pas de famille, des amis ou des relations dans ce monde. Vraiment curieux pour les donneurs de leçons. Même la France qui se comporte toujours en gendarme ! Qui veut toujours garder des idées et des méthodes passéistes. Pour dire que le colonisateur est toujours là. On utilise même RFI dans une campagne de désinformation. Vraiment pathétique !

Mais ses pourfendeurs auront-ils oublié qu’un mensonge mille fois répété ne deviendra jamais vérité ? Des écrits ou autres allégations mille fois manipulés ne retireront rien de la valeur intrinsèque et ne changeront rien de ce qu’elle reste et demeure Marie Madeleine Mborantsuo dont le nom s’inscrira au Panthéon de ce que le Gabon aura eu à connaitre comme ses dignes fils et filles.

Il est temps que les Africains et les Gabonais en particulier apprennent la culture de vouer à leurs dignes fils et filles la considération qu’ils auront méritée de leur vivant et non pas payer leurs derniers respects à leur absence.

Que ceux qui tirent sur les ficelles dans l’ombre et qui ourdissent complot sur complot en criant victoire -pensant que le fruit est mûr et qu’il faut le cueillir- se rappellent que l’on ne vend pas la peau de la panthère avant de l’avoir abattue. C’est bien que tous ces mensonges et bêtises sortent de son vivant.

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Lazard Obiang
Lazard possède 10 ans d'expérience dans le journalisme en ligne. Il s'occupe pour AfricTelegraph de l'actualité politique et économique au Cameroun, au Gabon et au Congo. Il travaille avec différentes presse en ligne au Gabon notemmant lenouveaugabon.com.

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