USAN qui opère les réseaux de communication sous la marque Azur au Congo, au Gabon, et en Centrafrique, est dans le rouge. Il pourrait mettre la clé sous la porte dans les mois qui viennent. Le groupe n’a plus fait d’investissements dans ses réseaux depuis près de 5 ans. Les dettes s’accumulent.
Les dettes s’accumulent pour le groupe USAN. Les compteurs sont dans le rouge. Au Congo, Azur ne paie plus les salaires depuis près de deux mois. En Centrafrique, la situation est catastrophique. Au Gabon, la société s’essouffle, et ne paie plus ses factures. Le groupe se meurt, au vu et au sus de tous ses dirigeants. Et surtout de son actionnaire principal…
USAN, un groupe endetté jusqu’au coup
Pas de technologie 3G/4G, pas de service à valeur ajouté, non respect du cahier des charges, non paiement du fournisseur Huawei, non paiement des dettes d’interconnexion, non paiement des redevances… la liste est longue… Le groupe est endetté jusqu’au coup, et cherche un repreneur.
Propriété du groupe BENLADEN, USAN a été revendu pour une somme modique à Jean Pierre Obambi, frère de Paul Obambi, le Président de la Chambre de Commerce du Congo Brazzaville. Obambi est connu pour être un proche du pouvoir Congolais, notamment de Denis Sassou Nguesso. Problème, la vente du groupe aux congolais n’est pas signalée officiellement aux autorités Centre Africaines et Gabonaises. Elle crée des frictions avec les régulateurs.
Bintel confie la vente en 2013 à Ibrahim El Karmouche et SAADE Camil. Ainsi, Jean Bruno OBAMBI devient officiellement l’actionnaire majoritaire. Il a pour mission d’habiller la mariée pour mieux la revendre. En échange, il pourra utiliser le compte monégasque du groupe pour ses besoins « personnels ».
Jean Bruno OBAMBI, l’apprenti sorcier
Les actionnaires minoritaires du groupe apprendront sur le tas l’arrivée de ce nouvel actionnaire peu commun. Jean Bruno OBAMBI n’a aucune expérience dans les télécoms. C’est son frère qui lui confie cette nouvelle mission. Trois ans plus tard, il n’aura pas atteint son objectif.
Monaco Télécom, le sauveur?
Obambi a la brillante idée d’intéresser Monaco Télécom qui cherche à diversifier ses activités. Notamment en s’installant en Afrique. Le plan consiste à attirer l’attention des monégasques. Il décide de leur confier un contrat stratégique. C’est ainsi que l’entreprise monégasque conclue un accord dont l’objectif est d’accompagner le processus de développement du groupe. Elle devra s’occuper de lever des fonds, et du marketing de l’entreprise. Malheureusement, Monaco Télécom fera marche arrière après avoir constaté la dette faramineuse du groupe, et les quelques problèmes de gouvernance de l’entreprise.
Au Gabon, les actionnaires ne supportent plus la gestion d’Obambi. Une plainte est même déposée au tribunal de Libreville pour détournement de fonds. Obambi manquera de peu un passage par la case prison. Une intervention haut placée lui aurait permis de quitter le territoire gabonais en toute discrétion par un vol privé, affrété par l’Etat congolais. Cela n’empêchera pas les comptes d’Azur Gabon d’être gelés par l’Autorité de Régulation à plusieurs reprises.
Les virements vers le compte monégasque sont bloqués. Les actionnaires gabonais supportent mals les coûts faramineux que facturent le groupe à la filiale de Libreville: elles plombent les comptes. Il faut dire que Jean Bruno n’a pas d’autres choix pour payer les salaires de la société en Centre Afrique et au Congo.