Le rapport de Sylvia Bongo contre les inégalités homme-femme au Gabon

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La Fondation Sylvia Bongo Ondimba et ses partenaires viennent de rendre public le mercredi 30 septembre 2020 un rapport contenant plusieurs recommandations visant la promotion des droits de la femme et la réduction des inégalités homme-femme dans le pays. 

Les auteurs de ce rapport subdivisé en six domaines d’actions prioritaires  ont procédé par une quarantaine d’entretiens avec des experts du domaine et des études menées par le cabinet de conseil en stratégie Roland Berger et le cabinet d’avocats Norton Rose Fulbright.

Ce rapport a été remis mercredi officiellement au président de la République. Il y a 33 propositions, concrètes et opératoires formulées pour permettre de rendre effective l’égalité entre toutes et tous. Ali Bongo demande, par conséquent, au premier ministre et au gouvernement de faire le nécessaire, avec obligation de résultats, pour retranscrire ces propositions en droit et les rendre applicables dans les faits.

En œuvrant pour l’égalité femme-homme, le Gabon accroît son efficacité collective, renforce sa compétitivité et accélère son développement. Il s’agit d’un changement majeur, radical de société dans l’intérêt de tous, femmes et hommes.

Ci-dessous quelques extraits

Education

– Accompagner les jeunes filles enceintes et jeunes mères pour lutter contre l’abandon scolaire.

– Renforcer les dispositifs d’éducation sexuelle en milieu scolaire.

Santé

– Sensibiliser les jeunes filles et les jeunes hommes à l’utilisation des méthodes de contraception modernes.

– Passage à l’échelle des dispositifs de lutte contre les cancers féminins, notamment le déploiement de bus de dépistage des cancers féminins en continu tout au long de l’année dans les villes et les zones reculées.

Droit de la famille

– Améliorer la symétrie des conditions des divorces entre hommes et femmes en autorisant, par exemple, le divorce par consentement mutuel et le divorce pour violences conjugales.

– Réviser le code civil pour lutter contre les dispositions discriminatoires à l’encontre des femmes telles que la disposition autorisant le mari d’interdire à sa femme de travailler ou l’interdiction faite aux femmes de travailler pendant la nuit dans un établissement industriel.

– Renforcer la protection en faveur des droits des conjoints survivants.

Dans le secteur politique

– Lancer un programme de mentoring pour inciter les jeunes femmes gabonaises à s’engager en politique.

– Mettre en place un Observatoire du droit des femmes au Gabon en charge du suivi des indicateurs sur les avancées en matière de droits des femmes.

Dans le secteur économique

– Renforcer les dispositifs de prévention et de sanction contre la discrimination et le harcèlement au travail en prévoyant notamment des sanctions pénales en matière de harcèlement moral, et en prévoyant une obligation pour les entreprises de prendre des mesures pour prévenir et sanctionner toute forme de harcèlement.

– Encourager la représentation d es femmes aux hautes fonctions dirigeantes et supprimer les écarts de rémunération entre femmes et hommes.

– Faciliter la bancarisation et l’accès aux fonds pour les travailleuses indépendantes en mettant en place une tontine digitale.

Violences faites aux femmes

– Adopter une loi spécifique relative aux violences faites aux femmes dans laquelle la spoliation des veuves serait assimilée à une violence économique et assortie de sanctions pénales et de mesures de protection.

– Améliorer la prise en charge juridique des victimes en facilitant la procédure d’accueil dans les commissariats et en mettant en place des cliniques juridiques pour les accompagner dans le dépôt de la plainte.

– Créer un refuge pour les mères victimes de violences et leurs enfants qui leur offrirait une solution d’hébergement d’urgence, les orienterait vers les structures adéquates pour engager des démarches judiciaires et les accompagnerait vers l’indépendance économique.

« Pour la plupart des mesures, il est proposé une phase pilote puis une phase d’élargissement, précédant le déploiement total des mesures recommandées sur une période de trois années, entre 2020 et 2023. Pour en accompagner son déploiement, le plan d’action se fonde sur un dispositif à trois niveaux : terrain, suivi et pilotage », précise le rapport.

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William Tambwe
William Tambwe, chroniqueur et éditorialiste pour Africtelegraph.

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