La mort de l’artiste rwandais Kizito Mihigo dans sa cellule crée des vagues de contestation sur la toile. Si pour la police et le bureau d’enquête rwandais, la mort de l’artiste est un suicide, pour d’autres, c’est purement un assassinat orchestré par le régime de Paul Kagamé.
Le bureau des enquêtes rwandais maintient la thèse du suicide : « Il semble que ce soit un suicide. Il était dans sa cellule, seul, et il a utilisé un drap pour se pendre. Son corps a été transféré au laboratoire de médecine légale en vue de son autopsie. Je peux ajouter qu’il était très silencieux depuis son arrestation. Il ne voulait pas parler, même lors de visites », détaille Marie-Michelle Umuhoza, la porte-parole du bureau.
L’activiste rwandais René Mugenzi, en exil à Londres, réfute cette thèse. « On ne croit pas que Kizito Mihigo se soit suicidé. C’est impossible, parce que Kizito est chrétien qui a des valeurs chrétiennes très profondes. Il l’a montré dans ses chansons, dans ses actions. Il n’aurait jamais, jamais pu se suicider. Il n’aurait pas non plus contacté les groupes soi-disant terroristes, (… ). On est sûr à 100% qu’il a été assassiné par la police », dit-il.
L’opposante Victoire Ingabire, graciée et libérée de prison en 2018, au même moment que l’artiste a tweeté en ces termes : « Un bon cœur a cessé de battre. Cela dépasse l’entendement ».
« Après la prison, j’ai l’impression que je travaille librement, mais je sens que je dois faire attention, je dois être prudent, surtout dans la période de commémoration », avait affirmé Kizito Mihigo dans une interview.
Kenneth Roth, directeur exécutif de l’ONG Human Rights Watch, a appelé à l’ouverture d’une enquête urgente.
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