Députée Aida Mbodji : « le Pouvoir est amusant ». « Ceux qui considèrent que le pouvoir est amusant confondent l’abus de pouvoir et le pouvoir », a dit Aida Mbodji.
Pour ce député, « au Sénégal, on ne peut pas accepter l’abus de pouvoir. Il est impossible d’accepter l’abus de pouvoir. Ce qui est à signaler, c’est que le peuple est plus fort que cette majorité qui est au-dessus de nous ». Sur la modification du code électoral, « On a préféré étudier les modifications relatives à la Constitution avant d’accéder au code électoral » renseigne la parlementaire. Pour rappel, la commission technique sur l’examen des dispositions relatives à la modification de la Constitution est prévue le lundi 16 avril et la plénière le jeudi 19 avril ».
Mouhamadou Mounirou SY Maitre de Conférences en droit public/ Université de THIES
« Ce projet participe au processus de rationalisation ». « Le professeur Stéphane RIALS estimait qu’en France, la réforme de 1976 « est excessive et, viole l’esprit de la réforme de 1962 en rendant au personnel politique une influence dans le choix du chef de l’État : ce sont des signatures d’électeurs et non d’élus qu’il eût fallu exiger ». Cette alerte illustre parfaitement la volonté pour le Gouvernement sénégalais de mettre en place le parrainage citoyen qui attise les langues et secoue l’univers médiatico-politique.
Pourtant, ce projet participe au processus de rationalisation des partis politiques voulu par le souverain sénégalais le 20 mars 2016. Pour et par cela, il faut éviter de rendre politicien, un sujet hautement politique et constitutionnel à défaut de donner raison à Vincent ROCA qui disait : « En dehors du français, il y a une seule langue nationale que la constitution tolère : la langue de bois ! ».
Le citoyen sénégalais ne saurait la tolérer cette fois-ci. Il veut des coups de projecteurs pour mieux choisir son élu, son représentant, son président. C’est son droit de choisir parmi ceux qu’il a filtrés de « entreprenariat politique » parce que plus sérieux, plus crédibles et plus représentatifs sur le plan national. Le Président de la République est la clé de voûte de nos institutions, cela exige un maximum de lucidité et de rigueur dans l’éclairage de l’opinion publique même si avec CONDORCET, on advient que « plus un peuple est éclairé, plus ses suffrages sont difficiles à surprendre …même sous la constitution la plus libre, un peuple ignorant est esclave ».