Le port de Nouadhibou boostera-t-il l’économie mauritanienne ?

Le port de Nouadhibou
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Niché sur une presqu’île surplombant le plus grand cimetière mondial de navires, le port de Nouadhibou pourrait être la promesse d’un avenir meilleur pour les 3,9 millions de Mauritaniens, dont 42% vivent dans la pauvreté.

Pendant des années, l’économie mauritanienne a vécu sur le minerai de fer profondément enfoui sous les sables du Sahara. Mais la demande chinoise de minerai de fer a chuté. Le Gouvernement fonde aujourd’hui plus d’espoir dans les eaux de sa côte atlantique, parmi les plus riches zones de pêche dans le monde.

«L’industrie de la pêche en Mauritanie pourrait stimuler ses exportations et créer des emplois, mais ses ports doivent être plus compétitifs», déclare Mark Assaf, responsable du programme de gestion portuaire de la CNUCED, utilisé aujourd’hui par quelque 200 ports dans le monde.

En 2016, la Mauritanie est devenue le 34ème pays à rejoindre le programme. Objectif : ouvrir Nouadhibou sur le monde pour y exporter ses produits de la pêche transformés.

Les bateaux étrangers peuvent pêcher dans les eaux mauritaniennes, mais leurs prises sont actuellement traitées ailleurs. Chaque année, quelque 1,2 million de tonnes de thon, crevettes et autres poissons sont capturés dans les eaux mauritaniennes. Mais seulement 5% de cette pêche est transformée localement.

Selon les responsables de l’industrie, le débarquement de poissons à Nouadhibou, seul port de pêche de la Mauritanie, est plus coûteux que dans les îles Canaries voisines.

En 2013, le gouvernement mauritanien a lancé la zone franche de Nouadhibou pour améliorer la compétitivité du port et attirer les industries de transformation du poisson telles que la conserve de thon. En 2014, elle a consacré 18 millions de dollars pour l’ouverture d’une extension capable d’accueillir des navires plus gros.

«La modernisation d’un port nécessite de nouvelles infrastructures, mais aussi des investissements en ressources humaines», affirme M. Assaf. « En fin de compte, le rendement d’un port dépend de la qualité de sa gestion. »

Le programme TrainForTrade pour la gestion portuaire de la CNUCED a marqué une première étape déterminante le mois dernier avec l’organisation d’une formation d’instructeurs au port de la capitale mauritanienne Nouakchott et à laquelle 11 directeurs de ports ont participé.

Ces instructeurs nouvellement diplômés organiseront ensuite le premier cycle de formation à l’attention d’environ 25 cadres intermédiaires, au cours des deux prochaines années, en étroite collaboration avec les experts de la CNUCED et les gestionnaires des autres ports du programme.

« Un responsable du port de Douala au Cameroun, fort de ce qu’il a appris grâce à notre programme, a réorganisé les opérations de chargement et de déchargement de marchandises permettant ainsi une économie de temps de 30 à 40% », a déclaré M. Assaf.

Selon les données de la Banque mondiale, les retards de traitement dans les ports accroissent d’environ 10% le coût des marchandises importées, parfois plus que les taxes elles-mêmes. Pour les exportations, l’impact est encore plus important.

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Lazard Obiang
Lazard possède 10 ans d'expérience dans le journalisme en ligne. Il s'occupe pour AfricTelegraph de l'actualité politique et économique au Cameroun, au Gabon et au Congo. Il travaille avec différentes presse en ligne au Gabon notemmant lenouveaugabon.com.

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