La justice tchadienne a ouvert le lundi 17 mai 2016, une enquête sur l’affaire des militaires disparus au lendemain de l’élection présidentielle du 10 avril 2016.
Le procureur de la République a ouvert une enquête qui vise à faire la lumière sur les disparitions des militaires, dénoncées par l’opposition depuis la fin des élections présidentielles tchadiennes du 10 avril dernier.
Selon l’opposition, de nombreux militaires qui n’auraient pas voté en faveur du pouvoir lors des dernières élections présidentielles sont portés disparus. De son côté, le gouvernement dit avoir envoyé ces derniers en mission.
D’après les plaignants, c’est près de quarante-sept (47) militaires qui sont recherchés et ces disparitions ont été dénoncées non seulement par les membres de l’opposition mais aussi par les membres des familles de disparus, ce qui vivement créer un climat d’incertitude, au sein de la communauté internationale et des composantes de toute la société civile tchadienne. L’ouverture de cette enquête permettra de faire la lumière sur ce dossier épineux pour que la vérité éclate au grand jour et que les uns et les autres connaissent le sort réservé à ces militaires.
Le Tchad est une république qui dispose d’une démocratie parlementaire critiquée par des observateurs internationaux. Le Président de la République peut notamment nommer les ministres. Le parlement ne comporte qu’une seule chambre. Idriss Déby est président de la République depuis 1990, à la faveur d’un coup d’Etat soutenu par la France pour chasser Hissène Habré. Selon certaines sources, il n’a jamais cédé le moindre pouce de terrain face aux tentatives de déstabilisation.
Sa réélection à la dernière élection présidentielle est très contestée par les opposants qui ont dénoncé une fraude généralisée. Le recours qu’ils ont introduit n’a pas prospéré devant le Conseil constitutionnelle qui l’a rejeté. L’appel à une journée ville morte qu’il ont lancé récemment n’a pas été suivi par manque d’organisation.