Dans le cadre de la lutte contre la vie chère au Gabon, le gouvernement gabonais a mis en place une nouvelle mercuriale qui est entrée en vigueur le 18 septembre courant.
Les prix de quelque 167 produits concernés devraient immédiatement connaître une baisse conséquente pendant une durée de six mois. Pour cela, 15 jours ont été consacrés à l’affichage des prix qui sera immédiatement suivi de la phase répressive.
L’initiative prise par l’Etat de faire baisser les prix de vente au consommateur final suite à la baisse des coûts du transit au Port d’Owendo est salutaire, mais risque de connaitre le même résultat mitigé et non mesurable que les précédentes initiatives similaires faute d’une approche méthodique et efficiente. Sans connaître le circuit de distribution du produit du fournisseur au consommateur final, la latitude laissée à l’opérateur économique de fournir à l’administration des informations souvent erronées, l’avantage.
Mise en œuvre avant épuisement des stocks actuels des commerçants, il est clair que ce sont les opérateurs économiques qui risquent d’engranger l’essentiel de l’allègement de la réduction du coût du transit au Port d’Owendo. Car, les organismes chargés de la problématique de la vie chère ne disposent d’aucunes informations fiables à même de leur permettre de cerner efficacement la situation et d’obtenir des résultats pouvant soulager le panier de la ménagère gabonaise. Comment alors quantifier avec exactitude l’impact chiffré sur la structure des prix de vente au consommateur des produits ayant bénéficié des derniers allègements fiscaux consentis par l’Etat.
Les partenaires marquent leur inquiétude de voir ces efforts être annihilés à cause de la parafiscalité et les contrôleurs corrompus. Non seulement les prix ne baisseront pas mais ils vont augmenter d’autant que les contrôles vont s’intensifier, puisque c’est sur les clients que sera reporté ce surcoût. Il va s’en dire que ces mesures seront appliquées partiellement par les grands distributeurs, l’énorme majorité des commerçants n’en feront qu’à leur tête.
Chacun doit désormais prendre ses responsabilités. Le gouvernement, les opérateurs économiques, la société civile pour éviter un coup d’épée dans l’eau, en répertoriant les structures mises à l’index dans cette pratique qui plombe les efforts entrepris par les pouvoirs publics pour soulager les consommateurs.
Par ailleurs, il convient de prendre des mesures qui s’imposent, évaluer et, le cas échéant ester en justice les agents contrôleurs qui vont racketter les boutiquiers des quartiers qui vont augmenter les prix et les commerçants libanais qui règnent déjà en maître, ne respectant aucune mesure. On ne doit plus continuer ainsi.
Au regard de la complexité de la problématique de la vie chère, une approche méthodique et fiable est indispensable pour cerner le problème afin de faire des propositions concrètes et praticables écartant toute initiative plutôt réactive ou au coup par coup. Un examen approfondi de la structure des prix de vente des produits doit-être fait : une décomposition de la structure des prix de produits concernés permettant de quantifier l’importance de chaque élément composant le prix.
L’Etat concède la perte de 40 milliards de recettes fiscales et douanières en raison de la nouvelle mercuriale. Pour les autorités, le souhait est que chaque partie prenante joue son rôle. 200 agents vont circuler à travers les lieux de vente et un numéro vert (le 8085) est mis à la disposition des consommateurs s’ils constatent une entorse à la nouvelle grille de prix.