La mutinerie qui a éclaté très tôt ce vendredi à Bouaké (centre) s’est étendue à Daloa (centre-ouest) et Korhogo (nord). La principale réclamation des mutins serait le paiement de leurs primes Ecomog. Le gouvernement a vite réagi pour calmer le jeu.
Le gouvernement ivoirien a vite réagi dans un communiqué ce vendredi pour stopper la mutinerie qui a pris un élan. C’est Alain-Richard Donwahi, ministre auprès du Président de la République chargé de la Défense, qui a lu un communiqué à la télévision. Il a appelé les soldats mécontents à retourner dans leurs casernes. Il a par ailleurs promis d’accorder une oreille attentive à leurs revendications afin d’y apporter une réponse appropriée. Il a également invité les populations à rester calme.
La mutinerie a commencé à Bouaké. En effet, des militaires ivoiriens se sont soulevés aux environs de 01h30 du matin à Bouaké et ont mis sous contrôle les corridors nord et sud de la ville. Ils ont également bloqué tous les accès du fief de l’ex-rébellion des Forces Nouvelles. Ainsi, des tirs nourris et des pillages de commerce ont été observés ici et là. La population surprise et apeurée par ces parades militaires s’est terrée chez elle.
« Aux environs de 8h, nous avons appris que les mutins ont chassé les forces de police et de gendarmerie. Toutes les rues se sont vidées dans les quartiers où se situent les grandes structures, les banques, etc. C’est la panique totale. » Ce sont les propos d’un témoin.
Comme un effet domino, cette mutinerie s’est aussitôt étendue à Daloa (centre-ouest) et à Korhogo (nord). Dans ces deux autres villes, des témoins rapportent qu’il y a eu des tirs nourris de ces militaires qui paradaient partout dans la ville.
Aussi, la situation a pris de l’ampleur dans la journée. Nombreux sont ceux qui craignaient qu’elle se généralise à travers tout le pays.
Les mutins reclamaient entre autres leurs primes dites « Ecomog » à eux promises à la fin de la crise postélectorale. Il s’agirait d’une villa et de cinq-millions de francs CFA pour chacun. Aucune revendication politique n’a été faite.
Le gouvernement a fini par calmer le jeu en appelant les militaires au retenu et les populations au calme.
Voici donc l’intégralité dudit communiqué
Dans la nuit du 5 au 6 janvier 2017, aux environs de 0h30, un groupe de militaires a fait irruption à l’Etat-Major de la 3e Région Militaire en faisant usage d’armes à feu.
Le Commandant en second de la troisième Région Militaire de Bouaké et le Commandant du Bataillon d’Artillerie sol-sol présents à l’État-Major de région de Bouaké sont rentrés en discussions avec le groupe.
Des doléances ont été présentées :
– Paiement de primes
– Augmentation de salaire
– Réduction du temps à passer dans les grades
– Éclaircissements à propos d’une supposée prime « ECOMOG »
MESURES :
– Mise en alerte de l’ensemble des troupes
– Renforcement de la sécurité des emprises militaires
Il est demandé à tous les soldats de garder leur calme et de rentrer dans les casernes, en vue de permettre la recherche de solutions durables pour l’ensemble des composantes des Forces Armées de Côte d’Ivoire (FACI).
Par ailleurs, il est demandé aux populations de garder leur calme. Toutes les dispositions sont prises pour assurer la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national.
Fait à Abidjan, le 6 janvier 2017
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