Si l’UMP est parvenue à terminer en tête, privant Marine Le Pen de sa victoire annoncée, le Front national poursuit son implantation locale. Portrait d’une France – et d’une gauche – en crise profonde.
Tout le monde criait victoire dimanche soir… Et si personne n’avait gagné, une fois retombée la fièvre artificielle des soirées électorales télévisées ?
Les sondages se sont trompés, et le Front national ne pouvait pas se proclamer « premier parti de France » comme au lendemain des élections européennes de 2014. Même s’il a de nouveau réuni un bon quart des votants derrière ses couleurs.
C’est une maigre consolation, car le FN poursuit son implantation à travers le pays, y compris dans des régions où il n’existait pas jusqu’à présent. Le FN n’avait qu’un seul élu sortant sur quelque 4000 ; il sera au second tour dans des centaines de cantons, souvent aux dépens des candidats de gauche.
Et même si elle a été plus faible que prévu, l’abstention reste extrêmement forte malgré la « dramatisation » du scrutin provoquée par la poussée du FN. Ce qui montre qu’une partie des électeurs ne se reconnait plus dans l’« offre » politique, et s’en détourne, peut-être durablement.
Ce scrutin aura été une nouvelle étape non seulement dans cette implantation, mais surtout dans la banalisation du vote FN et de son discours aux relents xénophobes. C’est, quelle que soit la manière d’observer ces résultats, le reflet de la crise de la politique en France.
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