Selon un arrêté de la Cour constitutionnelle congolaise, le président congolais Joseph Kabila dont la fin de mandat est prévue pour le mois de décembre prochain avec une interdiction de renouvellement par la constitution, pourra prolonger son statut de président tant que le prochain scrutin présidentiel n’aura pas lieu.
« Suivant le principe de la continuité de l’État et pour éviter le vide à la tête de l’Etat, le président actuel reste en fonctions jusqu’à l’installation du nouveau président élu », a déclaré Benoît Luamba, le président de la Cour constitutionnelle congolaise qui a siégé mercredi à Kinshasa. Ces informations ont servi à apporter une réponse à une requête en interprétation déposée par la majorité face à l’improbable date de la tenue du scrutin présidentiel en 2016.
Les députés de la majorité au pouvoir avaient introduit cette requête suite aux multiples pressions faites par l’opposition et la société civile pour la tenue de la présidentielle dans les délais constitutionnels. Ils avaient même proposé un intérim par le président du Sénat en cas de vide juridique.
A l’annonce de cette nouvelle, certains membres de l’opposition comme Vital Kamerhe ont estimé qu’il s’agirait là « d’une révision constitutionnelle déguisée et d’un referendum qui ne dit pas son nom ».
Pour sa part, le leader de l’Union pour la nation congolaise (UNC) qui a appellé le peuple congolais à se mobiliser, a affirmé qu’à travers cette déclaration, « la cour constitutionnelle a signé son arrêt de mort ».
La tension monte au fur et à mesure que l’échéance constitutionnelle de novembre 2016 s’approche.
Afin de donner sa version des faits, le président Joseph Kabila a convoqué un dialogue politique que la majorité de l’opposition aurait boycotté. Pour elle, ce n’était qu’un plan de plus pour se maintenir au pouvoir et repousser à une date quasi incertaine et lointaine le scrutin.
Comme pour ne rien arranger, la Commission électorale nationale indépendante a, quant à elle, prévu une révision du fichier électoral pour une durée de 13 à 16 mois. Révision sans laquelle aucune élection ne devrait avoir lieu.
La France, un des partenaires stratégiques avec la Belgique et les Etats-Unis, a lancé un appel aux autorités congolaises à préparer « de bonne foi » les élections au lendemain de cette décision qui autorise le président Joseph Kabila à rester en fonction si la présidentielle prévue en 2016 n’a pas lieu.
« La priorité doit aller à la préparation active et de bonne foi des élections, seule source de légitimité populaire », a indiqué Romain Nadal, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, jeudi 1é mai 2016.
Et d’ajouter : « Il appartient aux autorités congolaises d’assumer leurs responsabilités à cet égard ». « La dégradation de l’environnement politique et sécuritaire » dans ce pays est déplorable, selon lui.
Au pouvoir depuis 2001, Joseph Kabila a été porté deux fois à la tête de la RDC après la mort de son père Laurent-Désiré Kabila.
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