L’opposant gabonais Jean Ping a été convoqué ce vendredi 3 juin 2016 à la Police Judiciaire (PJ), à Libreville. Dans la convocation qui a été déposée à son domicile jeudi, il est mentionné qu’il doit voir le Directeur des Affaires Criminelles.
Dans une récente déclaration publique retransmise à la télévision nationale, Jean Ping avait appelé à se débarrasser des cafards. « Si nous exterminons tous les cafards personne ne nous jugera », a-t-il déclaré. L’affaire avait créé une grande polémique jusqu’à faire réagir autorités, société civile et observateurs. Rappelant le génocide du Rwanda et l’extermination des juifs par Hitler, le gouvernement gabonais avait même promis d’amener cette affaire devant les tribunaux.
Mais, sa convocation vendredi à la police judiciaire est qualifiée par ses proches d’acharnement. « A quoi rime le harcèlement des activistes et des opposants (…) avec toutes ces arrestations et ces convocations à la police judiciaire ? » on peut lire ici et là.
Selon une source proche de la police, la convocation de Jean Ping à la PJ aurait un lien avec ses propos extrémistes sur l’éradication des « cafards ».
Dans une vidéo qui serait produit par un certain Jeff Blanpain et récemment postée sur internet dans laquelle des jeunes voilés, machettes à la main, proches d’apparence des « microbes » ivoiriens, se proposaient pour éradiquer les « cafards » tout en reconnaissant Jean Ping comme leur mentor.
« C’est lors de l’interrogatoire, que l’auteur de la vidéo, arrêté en début de semaine à Libreville, aurait affirmé avoir agit à la demande pressante de Jean Ping », renseigne notre source.
Plusieurs fois ministre et ministre d’Etat d’Omar Bongo Ondimba et ancien Président de la Commission de l’Union Africaine, aujourd’hui opposant, Jean Ping s’est déclaré candidat à l’élection présidentielle d’Août 2016.
A en croire un juriste que nous avons interrogé, le statut d’opposant ne donne aucune immunité et ne donne pas le droit à quiconque de violer les règles établies. Affaire à suivre…