Lors d’un débat houleux entre les membres de l’opposition gabonaise et les représentants du parti au pouvoir à l’émission, « Le débat africain » diffusée sur Radio France Internationale (RFI) le 12 juin 2016, le ministre gabonais de l’économie et membre du comité permanent du bureau politique du Parti Démocratique Gabonais (PDG), Régis Immongault a tenu à recadrer le débat et donner son point de vue par rapport aux affirmations du représentant de Casimir Oyé Mba, de l’Union Nationale (UN).
« Le gouvernement n’est pas un repaire de voyous », a lancé Régis Immongault, le ministre gabonais de l’économie, en réponse aux propos de Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, membre de l’Union Nationale qui a estimé que le gouvernement dont il fait partie était un rassemblement constitué de ces personnes non recommandables, généralement sans foi, ni loi.
Sachant que l’opposition actuelle est en partie composée d’anciens dirigeants du pays et anciens membres du PDG, la formation politique du président Ali Bongo Ondimba, le ministre Immongault a estimé que les adversaires du pouvoir manquaient d’idées tout en leur rappelant leur vie passée au sein du système qu’ils qualifient aujourd’hui d’« abri de voyous ».
Pour Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, commissaire national de l’Union nationale (UN), « il ne s’est rien passé d’intéressant au Gabon depuis 2009, le pays est dirigé par des voyous !». Il a également dénoncé des marchés passés de gré à gré, qui s’attribuent, selon lui, sans appels d’offres, au bénéfice d’entreprises dirigées par ceux qu’il appelle, les «copains d’Ali Bongo», parlant entre autres de la société Vamed, l’adjudicataire des marchés de construction des hôpitaux, à l’exemple du CHUL, récemment inauguré.
«On a un taux de croissance que l’on dit être le meilleur d’Afrique centrale, pourtant les recettes fiscales, pétrolières et hors pétrole baissent », a poursuivi M. Ntoutoume Ayi , qui ensuite a comparé la situation du Gabon à celle d’une entreprise, dont le commissaire aux comptes ne fait pas de bilans cinq années durant malgré la présence de l’ancien cadre du cabinet d’audit Deloitte qu’est Madeleine Berre, du nom du ministre des petites et moyennes entreprises et de l’artisanat, qui faisait également partie de cet échange.
A l’issue de ce débat houleux, on peut retenir que malgré la conjoncture internationale actuelle marquée par la crise née de la baisse des cours du pétrole, principale ressource budgétaire de l’Etat gabonais, l’économie gabonaise n’est pas cassée, en témoignent plusieurs faits : les salaires sont payés, la dette intérieure est payée, les investissements ici et là. Les exemples sont nombreux.
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