Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a appelé la communauté des donateurs à intensifier son soutien pour les communautés affectées par les violences de la secte islamiste Boko Haram dans la région du Lac Tchad. Dans un communiqué publié jeudi, l’organisme, qui affirme n’avoir à ce jour reçu que 13% des 308 millions de dollars nécessaires à l’assistance aux familles affectées, estime que des ressources supplémentaires seront nécessaires pour permettre l’accroissement des interventions, l’accès aux zones auparavant contrôlées par le mouvement djihadiste révélant par ailleurs des besoins humanitaires sans cesse grandissants.
Dans un rapport intitulé : «Children on the move, children left behind», publié en prélude au sommet des Nations unies pour les réfugiés et les migrants prévu le 19 septembre prochain, l’Unicef fait le «bilan dévastateur» et analyse l’impact de l’insurrection de Boko Haram sur les enfants au Cameroun, au Niger, au Nigeria et au Tchad. «La crise du Lac Tchad est une crise des enfants qui devrait se trouver en haut de l’agenda mondial sur les migrations et les déplacements», précise son directeur régional pour l’Afrique de l’ouest et du centre, Manuel Fontaine, indiquant que les besoins humanitaires «sont bien plus importants que la réponse apportée, surtout maintenant que de nouvelles zones inaccessibles dans le nord-est du Nigeria deviennent accessibles».
Selon le rapport de l’Unicef, en plus des 2,6 millions de personnes actuellement déplacées, il est à craindre que 2,2 millions supplémentaires, avec une bonne moitié constituée d’enfants, soient piégées dans des zones contrôlées par Boko Haram et en attente d’une assistance humanitaire. En 2016, poursuit le document, quelque 475.000 enfants, dans la région du Lac Tchad, vont souffrir de malnutrition aigüe sévère, contre 175.000 au début de l’année et, rien qu’au nord-est du Nigeria, on estime que 20.000 le nombre d’enfants séparés de leurs familles.
Sur le front du terrorisme actif, l’organisme onusien estime que «38 enfants ont été utilisés pour perpétrer des attentats suicides dans la région du Lac Tchad depuis le début de l’année, ce qui porte à 86 le nombre total d’enfants utilisés dans ce type d’attaques depuis 2014». Son rapport précise en outre que la majorité de la population déplacée, soit plus de 8 personnes sur 10, vit chez des proches ou des voisins, toute chose qui induit un poids supplémentaire sur une communauté parmi les plus pauvres du monde.
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