L’indifférence de la communauté internationale face au climat de répression instauré par le président Denis Sassou Nguesso au Congo Brazzaville, c’est le maître mot à retenir de la conférence de presse tenue à Paris par l’opposition congolaise qui réclame la libération d’une centaine de « prisonniers politiques ».
Il totalise plus de 32 ans à la tête du Congo et a rempilé lors de la présidentielle du 20 mars dernier, d’après des résultats officiels rejetés par ses principaux opposants. Il, c’est le président Denis Sassou Nguesso.
Pour réduire au silence l’opposition qui refuse de reconnaître une « victoire volée », le président congolais a plongé le pays « dans un climat d’intimidation et de dure répression », à en croire les déclarations de Ouabari Mariotti, représentant de la plate-forme d’opposition Frocad-IDC en Europe, lors d’une conférence de presse.
En cette occasion, le porte parole de l’opposition a également dénoncé une « interdiction de manifester et de se réunir », la mise à sac de trois stations de radio et de télévision privées ainsi « des violences qui ne baissent pas dans la région du Pool » (sud).
Une zone soupçonnée d’abriter le Pasteur Ntumi, pointé du doigt et désigné par le pouvoir d’avoir fomenté des troubles à Brazzaville début avril.
Pour Ouabari Mariotti, « Au total près d’une centaine de prisonniers politiques sont détenus » sans avoir été jugés, dont le général Jean-Marie Michel Mokoko, l’un des deux principaux candidats de l’opposition à la dernière présidentielle ».
Il appelle le pouvoir à la raison et exige la libération immédiate d’une liste de 93 noms de personnes arrêtées entre octobre 2015 et juin 2016,
Réponse du berger à la bergère, le ministre de la Justice Pierre Mabiala est sorti de son silence à son tour. « Au Congo, il n’y a pas de prisonniers politiques ». Tout citoyen est lié à la justice de son pays par un serment d’observation de la loi. Et la qualité d’homme politique ne confère aucune immunité », a-t-il soutenu pour contredire les pourfendeurs du régime en place à Brazzaville.
Contrairement à la forte mobilisation qu’on a notée face à la récente crise post-électorale au Gabon, Ouabari Mariotti s’étonne et accuse la communauté internationale qu’il dit être indifférente dans le cas du Congo Brazzaville.
Rien de ce que nous avons demandé ne nous a été accordé. Ni le recomptage des voix, aujourd’hui accepté au Gabon, ni la libération des prisonniers politiques. Pourquoi ce silence de la communauté internationale, s’est-il interrogé.
Présent à la conférence de presse, le porte-parole du général Mokoko en France, Marc Mapingou, presque résigné tire la sonnette d’alarme. « le Congo désespère de plus en plus ». « Il faut continuer à dénoncer ce qui se passe dans ce pays », a-t-il déclaré en épilogue.
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