Avec la mouture de cet accord qui semble faire la belle au président Joseph Kabila, le risque d’implosion reste grand en République démocratique du Congo (RDC). Vigilance !
A Kinshasa, la capitale congolaise, toutes les conversations tournent autour du projet d’accord politique qui doit en principe être signé à la fin du dialogue entre la Majorité présidentielle, une frange de l’opposition et de la société civile. Le texte a été distribué le vendredi 23 septembre 2016 aux participants à ce forum par le facilitateur Edem Kodjo.
D’après un analyste qui a examiné le projet d’accord, celui-ci ferait de bout en bout la part belle au chef de l’Etat, Joseph Kabila. Pour sauver ce dernier, indique l’analyste, la Majorité présidentielle a cédé à l’opposition le poste de Premier ministre, passant outre les dispositions prévues en la matière par la Constitution.
Joseph Kabila est ainsi tiré des griffes de l’article 220 de la Constitution qui le disqualifiait de toute course à la prochaine présidentielle. Grâce au dialogue, poursuit l’analyse, le chef de l’Etat reste en fonction et conserve toutes ses prérogatives jusqu’à l’investiture d’un « nouveau président élu ».
Le projet d’accord reste totalement muet sur la date exacte de convocation de la prochaine présidentielle, fait-on remarquer dans l’analyse. Ce qui fait dire que la violation de la Constitution est en marche à la cité de l’UA, car est-il révélé, les deux grandes questions censées être au centre de ce dialogue n’ont pas trouvé de réponse précise.
Une autre source proche de la diplomatie s’étonne de l’existence dans cet accord de beaucoup d’éléments qui restent flous et qu’un journal qualifie de « ce que personne n’ose dire ».
Le tabloïd renseigne que le projet d’accord ne précise pas la durée de la «période intérimaire» ou de «Transition» entre l’expiration du second et dernier mandat de l’actuel Chef de l’Etat et l’organisation effective des élections.
Les observateurs avancent également que pour mettre en œuvre une nouvelle période de transition en RDC, laquelle n’est pas prévue dans la Constitution actuellement en vigueur, il faut absolument un nouveau soubassement juridique. Cela devrait impliquer fatalement l’élaboration d’un acte, d’une loi fondamentale ou simplement d’une Constitution provisoire devant régir la «Période intérimaire» ou la «Transition», explique-t-on.
Dès lors que les «débateurs présents au dialogue» auront adopté un nouveau texte constitutionnel pour la «Transition», l’actuelle Constitution promulguée le 18 février 2006 devrait automatiquement cesser d’exister et être versée dans le lot des archives, conclut-on.