En net recul au niveau de ses résultats consulaires et dans les représentations diplomatiques, le candidat de la majorité a pu sauver les meubles grâce au forceps de son allié, l’ADERE.
Le secrétaire de la délégation du Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir) pour la France, Tahiro Aperano, Ingénieur des Travaux publics, a démissionné avec fracas de ses fonctions et du parti pour protester contre, d’après ses propos, ce qu’il considère comme le non respect du vote des Gabonais et le manque de sincérité qui a entaché les résultats provisoires compilés par la Commission électorale nationale et permanente (Cénap) puis rendus publics par le ministre de l’Intérieur.
Les téléspectateurs de la chaîne privée gabonaise RTN ont été émus par la vidéo très pathétique de cette démission intervenue samedi 3 septembre 2016.
Cette sortie d’Aperano est à la fois le prolongement et la conséquence logique de l’abandon total dont la délégation du PDG faisait l’objet, non seulement de la part du secrétaire général de Libreville, mais aussi du Distingué Camarade lui-même, depuis son accession au pouvoir.
Malgré les mises en garde répétées des délégués de France et le nombre de fiches faisant état des lieux et présentant l’état des besoins, adressées au siège du parti, rien n’y fit, même pendant la dernière campagne électorale. Résultat des courses : la démotivation des troupes a enfoncé le candidat de la majorité au fond du puits.
Ali Bongo n’a recueilli que 20% de voix contre 78% à Jean Ping. Son maigre score aurait pu être plus catastrophique n’eut été l’activisme des jeunes animateurs de l’Alliance démocratique et républicaine (ADERE), en tête desquels : Elvis Houagni, Fany Lafortune, Dieudonné Mavoungou, Thierry Bounda sous la conduite intelligente et déterminée de Ferdinand Mounguengui, président de la Coordination France et zone Europe. Bien que disposant de peu de moyens financiers dégagés par le président de l’ADERE, Florentin Moussavou, ces militants de choc ont pu battre une campagne tapageuse et mobiliser un nombre honorable de militants dans les bureaux ouverts à Paris et dans quelques villes de provinces.
Cette dynamique « adérienne » en France, enclenchée depuis quelques années déjà, s’était accélérée lors de la visite, du 15 au 19 août 2015, d’une délégation de haut niveau des partis de la majorité présidentielle. Florentin Moussavou avait fait partie de cette délégation partie prendre langue avec la diaspora gabonaise en France.
Soulignons que dans son élan d’ancrage de sa formation, le président du parti Florentin Moussavou avait fait venir au Gabon pendant 10 jours une vingtaine de militants de l’ADERE.
Ces derniers ont été honorés de prendre part au Congrès de leur formation politique dont l’investiture du candidat Ali Bongo Ondimba pour la course à la présidentielle du 27 août dernier était le seul point à l’ordre du jour.
Autre détail, outre la France, les fédérations de l’ADERE se sont également révélées très actives et efficaces dans l’action dans plusieurs pays étrangers dont le Sénégal, l’Afrique du Sud…
Dans ces différents pays, les activistes de l’ADERE n’ont fait qu’appliquer à la lettre les orientations éclairées que leur a données le président, Florentin Moussavou. L’abondante moisson à laquelle cette formation est parvenue ne peut donc étonner personne.
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