Plusieurs chefs d’entreprises ont décidé de publiquement apporter leur soutien à Pravin Gordhan qui avait dévoilé, dans une déposition écrite devant la justice, l’existence de plus de 70 opérations bancaires « suspectes » effectuées par la famille Gupta pour un montant de 6,8 milliards de rands (433 millions d’euros).
Poursuivi pour fraude, le ministre sud-africain des finances est accusé par le parquet d’avoir autorisé le départ à la retraite d’un de ses collaborateurs dans des conditions très favorables. Des accusations qui sont perçues par de nombreux Sud-Africains comme un prétexte pour se débarrasser d’un homme qui lutte contre la corruption. Quinze chefs d’entreprises ont décidé de rompre le silence.
Dans un encadré publié dans le principal quotidien économique du pays, ils qualifient Pravin Gordhan d’excellent leader politique, et s’inquiètent de la campagne d’acharnement contre lui.
Depuis son retour à la tête du portefeuille des Finances en décembre, il s’oppose frontalement au chef de l’Etat, Jacob Zuma, et à ses fidèles sur la gestion des entreprises publiques, au cœur de plusieurs scandales impliquant le pouvoir. Sa déposition contre les Gupta apparaît comme une contre-attaque à cette mise en accusation. Des accusations qui ne tiennent pas la route, selon de nombreux observateurs politiques, qui y voient un règlement de comptes.
Les patrons d’entreprises ne croient pas à la culpabilité de Gordhan qui fait tout ce qu’il peut pour éviter que la note souveraine du pays ne soit dégradée par les agences de notation. Ces accusations, disent-ils, risquent de porter un coup à l’économie du pays à cause des gens à des postes élevés, qui prennent des décisions incroyablement stupides et qui semblent tout faire pour saboter les efforts fournis par ceux qui veulent le bien du pays.
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