Au Tchad, les magistrats dénoncent leurs conditions de travail et rejettent les dernières mesures d’austérité prises par le gouvernement. L’Union des magistrats tchadiens reproche au gouvernement, le non-respect de sa promesse de paiement des primes annuelles de rendement pour cette année.
Au moment où les fonctionnaires de l’État appellent au paiement de leurs arriérés de salaire, les magistrats, eux, en sont au versement de leurs indemnités.
En effet, chaque année, ils bénéficient d’une prime de rendement. Les grévistes ont déjà obtenu une première satisfaction. Après avoir observé un arrêt de travail de trois jours qualifié de grève d’avertissement, le président du syndicat a laissé entendre qu’une réponse a été apportée à l’une de leurs préoccupations, à savoir l’arrestation d’un officier de l’armée qui a agressé publiquement un magistrat à Baga Sola (sur le lac Tchad) en mars dernier. Les magistrats sont restés unanimes dans leur revendication. Celle de retrouver l’agresseur de leur confrère juge de paix. L’officier avait été arrêté, puis enfermé à la maison d’arrêt de N’Djamena.
En attendant l’assemblée générale pour évaluer la satisfaction des autres revendications, les magistrats ont déclenché mercredi, une grève de deux semaines. Leurs revendications concernent : le paiement des arriérés de primes et l’amélioration de leurs conditions de travail.
Il faut dire que cette grogne prolonge le séjour des détenus préventifs des maisons d’arrêt qui attendent de connaitre leur sort au cours de cette semaine. Même les avocats qui ont des dossiers à plaider sont en chômage.
Certains justiciables que les journalistes ont rencontrés dans la cour du palais de justice de N’Djamena sont très mécontents de la situation. Ce débrayage a paralysé presque toutes les juridictions du pays. Le président du Syndicats des magistrats du Tchad déplore qu’aucun responsable du ministère de tutelle ne se soit rapproché d’eux pour une éventuelle négociation pouvant aboutir à une sortie de crise.
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