Au Cameroun, le Social democratic front (SDF) pointe la responsabilité du gouvernement dans le déraillement du train Yaoundé-Douala qui a occasionné la mort de 79 personnes, le 21 octobre dernier, selon le dernier bilan officiel.
Favorable à la création d’une mission d’enquête indépendante sur ce drame, l’opposition affirme que l’exécutif est fortement impliqué dans cette catastrophe et il est donc disqualifié pour conduire les investigations. D’autant plus qu’elle attend toujours les résultats d’autres enquêtes, lancées de la même façon, au sujet des valises disparues lors du mondial de football 1994 aux États-Unis et de la coupe du monde 2014 au Brésil, de l’affaire Vanessa Tchatchou, ou encore du drame qui a abouti à la mort de Monique Koumateke, à l’hôpital Laquintinie.
S’agissant des arrivées des unités de secours et le moment où elles ont pu prendre le relais de la population, l’opposition note que les autorités locales sont arrivées quelques minutes après l’accident. Eseka étant une petite ville, les bureaux des autorités ainsi que l’hôpital sont à quelques minutes de la gare et l’essentiel des premiers secours a été effectué par eux avec l’aide des populations, des passants et des survivants.
Les unités externes sont en revanche arrivées très tard : les premières ambulances en fin d’après-midi, tandis que les évacuations vers les hôpitaux disposant de plateaux techniques plus adaptés se sont faites en début de soirée.
Pour le Social democratic front (SDF), il s’est agi d’une scène apocalyptique. Les autorités locales coordonnaient tant bien que mal les premiers secours et les blessés étaient évacués à l’arrière de pick-ups vers l’hôpital d’Eseka. C’était incroyablement confus et les survivants étaient profondément choqués et pour beaucoup complètement tétanisés.
Ce parti d’opposition estime qu’il faut d’abord observer l’origine du drame : cette catastrophe survient à la suite de l’affaissement de la route nationale 3 (RN3) au niveau de Matomb. C’est à la suite de cet affaissement que la décision a été prise d’augmenter le nombre de rames de train pour transporter un plus grand nombre de voyageurs par voie ferroviaire. La réhabilitation de la RN3 a fait l’objet de deux lots d’un montant global de 600 millions de francs CFA. Et le premier incluait justement la localité de Matomb ! Il faut donc se demander où sont passés les fonds alloués.
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