Annoncé dans son discours à la nation en début d’année, Macky Sall a promis de construire deux nouveaux ports pour doter le Sénégal d’une capacité portuaire supplémentaire. Elle permettra de décongestionner le flux de marchandises. Et de concurrencer les grands ports d’Afrique de l’ouest, tel que le port de Lomé et d’Abidjan.
Ainsi les sénégalais ont été informés de la construction de deux ports. A Sendou, il servira de « port à vraque » pour le charbon. Les populations de la région ont pu constater une mobilisation effective des pouvoirs publics qui se sont empressés de détruire une centaine d’habitation présentes dans le périmètre du projet. Mais les travaux n’ont toujours pas démarré à ce jour.
Le second port annoncé est celui de Ndayane. Celui-ci deviendra un terminal à container. Il doit devenir aussi performant que le port de Dakar. Même si tout le monde est d’accord pour dire, que ces projets sont dans les tiroirs depuis une bonne vingtaine d’années, ces initiatives permettront au Sénégal de booster son économie et de créer de nombreux emplois.
Cependant, les projets de cet envergure, doivent faire l’objet d’études de faisabilité approfondie : des études d’impact social et économiques doivent refléter la pertinence ou non d’investir dans ces projets. A cela, s’ajoute l’identification des sites adaptés au projet.
Le site retenu, doit ainsi répondre à des critères bien définis, qui dépendent du type d’infrastructures que l’Etat souhaite construire et des infrastructures déjà existantes aux alentours : chemins de fer, énergie, profondeur etc. Il faut aussi prendre en compte l’impact sur l’environnement, et sur les populations autochtones.
Dans notre cas, il en est tout autre. C’est la visite par hélicoptère au mois de décembre d’un Cheick des émirats qui a permis de débloquer la situation. Un haut représentant de Dubaï Port ? Rien ne filtre…
Pourtant, l’opinion publique sénégalaise, dans sa majorité, voudrait que le port existant soit mis en concurrence. Et que la gestion de toute nouvelle infrastructure, soit donnée par appel d’offre à un autre opérateur. Tout cela permettrait bien évidemment de faire baisser les couts.
La profondeur de 18 mètres, nécessaire au port Ndayane, va nécessiter d’effectuer des travaux de dragage constants… Et personne n’est prêt à financer ce gouffre financier. Si ce n’est encore une fois l’argent des émiratis.
La compétitivité du port tant voulue risque donc d’être totalement remise en cause. C’est donc avec un gros handicap que débuteront les travaux de ces nouveaux ports, pas si compétitifs…