Le chef de l’Etat rwandais, Paul Kagame, a accordé un entretien au magazine panafricain Jeune Afrique. Entre sa vision pour le Rwanda, ses relations avec le Vatican ou Israël, le renversement de Mobutu en République démocratique du Congo (RDC), le dirigeant rwandais a fait la révélation d’une retraite politique prochaine.
À la tête du Rwanda depuis avril 2000, Paul Kagame se fait l’artisan de la reconstruction de son pays défiguré par un génocide qui a fait quelque 800 000 morts entre avril et juillet 1994. Il reste l’homme de la situation au Rwanda pour beaucoup d’Africains.
Ce, au regard des avancées conséquentes réalisées sur le plan de l‘éducation, de la sécurité, de la corruption, de la santé et de l’impulsion numérique qu’il donne au pays. Bon nombre de Rwandais craignent que son retrait de la scène politique ralentisse la croissance du pays ou le fasse reculer.
Même si la nouvelle Constitution adoptée par référendum en décembre 2015 lui en donne le droit, Paul Kagame n’entend pas se représenter à un autre mandat si jamais il était élu à la présidentielle d’août 2017, laquelle lui donnerait droit à un mandat de sept ans.
Pour le chef de l‘Etat rwandais, « le temps est venu de leur dire (le parti au pouvoir et le peuple rwandais) qu’ils doivent commencer à réfléchir, au-delà de +ma+ personne ».
Paul Kagame lève toute équivoque sur son dernier mandat. Il a laissé entendre qu’il est probable qu’il clarifie ce point bientôt, quand il entrera en campagne électorale. L’occasion pour lui d‘évoquer ses attentes de la présidence du nouveau chef de l’Etat français Emmanuel Macron – notamment au niveau de la responsabilité française dans le génocide -, ses relations avec le Vatican et Israël, la crise au Burundi ; ou encore de réitérer son rôle dans la chute de Mobutu en République démocratique du Congo au profit de Laurent Désiré Kabila.
Paul Kagame fait remarquer que l’option Kabila était incontestablement la meilleure – ou la moins mauvaise. Cette décision a été prise en fonction d’un contexte précis, qui concernait le Rwanda, sa protection et sa sécurité.
Et en ce qui concerne la refonte de l’Union africaine dont il porte la responsabilité, il entend s’attarder sur quatre points focaux, à savoir : l’efficacité de l’union, l’indépendance financière, la priorisation des défis et enfin, faire en sorte que l’UA parle d’une même voix “sur des sujets aussi graves que la Cour pénale internationale, les relations Sud-Nord, etc.”