Les eurodéputés ont adopté une résolution le 14 juin 2017 à Strasbourg en France en faveur d’une enquête internationale dans le Kasaï.
Alors qu’une enquête des Nations Unies est en cours, sous la supervision des autorités congolaises, le parlement Européen a demandé le 14 juin 2017 à Strasbourg en France, l’ouverture d’une enquête internationale sur les massacres des populations civiles dans le Kasaï.
Il est question selon les eurodéputés, de veiller à ce que les auteurs paient pour leurs crimes. La commission d’enquête initiée par le parlement européen devrait être composée outres d’autres experts indépendants, européens mais également ceux des Nations Unies.
Pour le parlement, les autorités congolaises devraient assurer la sécurité des personnes et des biens contre toutes formes de violences précisément des crimes de guerres et des crimes contre l’humanité. Les élus européens ont dénoncé la confiscation du calendrier électoral par le président Joseph Kabila qui continue à entretenir le flou sur la tenu du scrutin. Des élections générales qui sont pourtant prévues avant la fin de cette année pour désigner le successeur de Joseph Kabila à qui la constitution ne permet plus de se représenter.
La résolution adoptée par le parlement Européen prévoit la création immédiate d’un conseil national dont la mission est de suivre le processus électoral et la publication d’un calendrier électoral détaillé conformément à l’accord conclu le 31 décembre dernier entre le pouvoir et l’opposition.
Face aux massacres des populations dans le Kasaï, de hautes personnalités du régime ont fait l’objet de sanctions par la communauté internationale. On parle ici de gel des avoirs, interdiction de séjour dans certains pays occidentaux, suspensions de certaines aides et subventions et l’émission de mandats d’arrêts.
Le parlement a évoqué la possibilité de lever ces sanctions si les autorités congolaises renonçaient aux exactions. Au cas contraire, L’Union Européenne a prévenu qu’elle pourrait inclure dans la liste des personnes sanctionnées ceux qui font obstacle à une fin de crise pacifique et consensuelle à tous les niveaux, y compris politique.
Bien avant cette résolution, c’est le commissaire chargé de l’aide humanitaire, Christos Stylianides qui insistait sur la nécessité d’appliquer pleinement l’accord politique du 31 décembre afin de créer une atmosphère favorable aux élections libres et transparentes.
Pour Christos Stylianides, les arrestations arbitraires et intimidations des leaders et militants de l’opposition ne favorisent pas un retour à la paix et la stabilité du pays. Les violences du Kasaï ont été déclenchées suite à l’assassinat par l’armée en 2016 du chef traditionnel Kamwina Nsapu qui s’était dressé contre le régime de Kabila. Plus de 400 morts ont été enregistrés à la suite des affrontements entre miliciens, soldats et policiers. On déplore aussi la mort de deux experts Onusiens brûlés vifs. Ainsi que plus de 1,3 millions de déplacés.