Alors que 14 groupes rebelles venaient de s’engager au cesser le feu et au dépôt des armes le 19 juin à Rome en Italie sous l’égide de la communauté catholique Sant’Egidio, d’intenses combats ont repris dans la ville de Bria. C’était hier à l’aube.
Comme le disait mardi un chercheur à l’institut français des relations internationales (Ifri), la Centrafrique ne manque pas d’accords de paix, mais plutôt des mécanismes pour les faire respecter. Et bien, les faits d’hier matin observés à Bria lui donnent parfaitement raison.
Les habitants de la ville musulmane de Bria ont eu un réveil bousculé par le crépitement des armes mardi matin. Un groupe armée non identifié a attaqué cette ville, mais les Fprc, une faction des ex-Séléka n’a pas tardé à répliquer.
L’emploi des armes lourdes par les belligérants témoigne de l’intensité des combats qui ont duré plusieurs heures. L’épicentre de ces affrontements était l’aérodrome et le centre-ville. Sur place, des dizaines de personnes sont mortes. L’on a aussi enregistré une trentaine de blessés.
Une source humanitaire évoque le pillage des locaux abritant des Ong. A ce bilan s’ajoute de nombreuses maisons incendiées. D’après des témoignages, les assaillants avaient l’intention de chasser tous les musulmans de Bria comme ce fut le cas à Bangoussou. Mais les combattants du Fprc ont réussi à les repousser.
En marge des combats de Bria, des échanges de tirs ont été observés dans les localités d’Alindao et Bangassou. Mais il est difficile de savoir si les signataires de l’accord de paix de Sant’Egidio étaient impliqués dans ces combats. Puisque les responsables des Anti-Balaka et Ex-Seleka ainsi que d’autres groupes présents démentent tout implication. On soupçonne plutôt un groupe qui n’a pas été invité à l’accord de Rome. On parle ici des transhumants peuls n’appartenant à aucune faction, bien armés et très belliqueux qui s’en prennent très souvent aux civils pour la défense de leurs bétails.
Bien que ces incidents se soient produits à la suite de cet accord, nombreux sont ceux qui pensent qu’il est encore trop tôt pour qu’il soit respecté. Encore, faut-il le rappeler que toutes les bandes armées du pays n’ont pas pris part à sa signature et même n’en sont même pas informées. Par conséquent ne se sentent pas concernés.