Un plan de bataille pour le départ du président Joseph Kabila du pouvoir, dévoilé le 22 juillet, prévoit des journées villes mortes du 1er au 9 août et un appel à la désobéissance civile le 20 du même mois.
Il y a quelques semaines, la commission électorale nationale indépendante (Ceni) avait annoncé l’impossibilité d’organiser les élections cette année comme le prévoit l’accord de la saint sylvestre signé en décembre 2016 entre le pouvoir et l’opposition sous l’égide de l’église catholique.
La Ceni évoquait le manque d’enrôlement des populations au fichier électoral, les conditions sécuritaires et bien d’autres. Suite à cette annonce, la réaction de l’opposition ne s’est pas faite attendre. D’aucuns ont qualifié la décision de la Ceni de provocation, dénonçant au passage la complicité entre la Ceni et le pouvoir.
Bien avant cela, le président Joseph Kabila, à plusieurs reprises, n’avait pas donné des garanties d’une organisation de scrutin cette année, malgré les injonctions du peuple et de la communauté internationale. Pourtant, son mandat a expiré le 20 décembre de l’année dernière. En plus, il est frappé par la limitation de mandat, il ne saurait donc se représenter.
Pour le faire partir du pouvoir, l’opposition qui s’est concertée vendredi et samedi à Kinshasa a décidé de passer à la vitesse supérieure. Le parti du défunt Etienne Tshisekedi, UDPS a indiqué qu’à défaut de convoquer le corps électoral le 30 septembre prochain, Joseph Kabila ne sera plus reconnu comme président de la RDC.
Ainsi, l’entame du mois d’octobre en RDC sera marquée par des villes mortes (1er au 9 octobre) et des appels à la désobéissance civile jusqu’à ce qu’il décide de quitter le pouvoir. Des rassemblements sont prévus à cet effet dans les chefs lieux des 25 provinces et quatre de manière simultanée dans la capitale Kinshasa qui, à elle seule, compte environ 10 millions d’habitants.
La constitution prévoit en RDC que la date d’un scrutin soit annoncée au minimum 90 jours avant son déroulement. Et pour qu’une élection puisse avoir lieu avant le 31 décembre, elle doit donc être annoncée au plus tard le 30 septembre.
L’opposition qui affiche sa détermination indique en cas de non-respect de cette date-butoir, les Congolais dans l’ensemble seront invités à ne plus payer leurs taxes et redevances dues à l’Etat ni leurs factures d’électricité et d’eau aux deux sociétés d’Etat. L’opposition a invité les militaires et policiers en lingala, l’une des langues nationales du pays, à ne pas obéir aux ordres de Joseph Kabila et son gouvernement.
Cependant, l’opposition pourrait être divisée dans sa quête. Dans la même journée du Samedi, un conseil national de Suivi de l’accord (CNSA) de la saint Sylvestre s’est réuni sous la tutelle des président de l’Assemblée Nationale et du Sénat, parallèlement au rassemblement de l’opposition et a annoncé à la télévision d’Etat que ses membres ne sont pas concernés par le plan de bataille de l’opposition.
Rappelons qu’un rassemblement similaire de l’opposition avait fait plusieurs morts en 2016 entre septembre et décembre en RDC.