Lundi 31 juillet 2017 – Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) est incapable de débloquer les sommes dues aux 500 députés nationaux dans le cadre de leurs indemnités de sortie. En lieu et place de 37 500 dollars chacun, les députés congolais recevront, pour ceux qui le souhaitent, un véhicule à la fin de leur mandat.
Les élus sont unanimes sur la question. « Ce n’est pas un pot-de-vin, encore moins une gratification. C’est un mécanisme déjà utilisé dans le passé, c’est un droit », répètent-ils.
Dans l’entourage d’Aubin Minaku, le président de l’Assemblée nationale, on précise qu’il s’agit d’une « traite bancaire. Un montage financier mis en place entre le gouvernement congolais, agent payeur des députés, une banque privée et trois concessionnaires, parmi lesquels CFAO et Congo Motors ».
En ces temps difficiles, pour ne faire souffrir davantage le Trésor public, le gouvernement n’a fait que recourir à un mécanisme déjà utilisé lors des précédentes législatures. « C’est la banque privée qui finance l’opération, le gouvernement ne paye rien. Il remboursera plus tard de manière échelonnée ».
Pour les 500 députés dont le mandat est arrivé à échéance en février – mais qui restent en fonction jusqu’à l’organisation des législatives -, les indemnités de sortie s’élèvent, au total, à l’équivalent en francs congolais de 17 750 000, soit six mois d’indemnités parlementaires pour chacun (6 250 dollars mensuels par député). Une somme de 37 500 dollars par personne qui ne peut, en l’état actuel des finances, être versée.
Bien qu’une « commission de suivi » de l’Assemblée nationale ait été mise en place il y a six mois pour suivre le dossier auprès du gouvernement qui a donné son feu vert, la recette ne semble pas faire l’unanimité. Certains élus dénoncent le choix de la BGFI-Bank, qui participe à l’opération. Une banque suspecte qui a été récemment décriée pour sa gestion opaque des fonds publics alloués à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) », relève un député qui s’interroge si c’est à cause des liens avec la famille présidentielle que BGFI a été choisie pour préfinancer cette transaction.
S’il faut accepter un véhicule à la place de l’argent, sa valeur doit être exactement égale à la somme de l’indemnité de sortie, prévient un autre député.