Au lieu de faire montre de retenu face à la crise économique que connaît le pays depuis quelques années, les agents des régies financières regroupés au sein de la Fédération des syndicats des régies financières et administrations assimilées (FESYREFAA), une plateforme nouvellement créée, ont choisi de durcir leur mouvement en une grève générale illimitée.
Au moment où le gouvernement a déjà opté pour le principe de payer les primes et en attendant les propositions concrètes du syndicat, les agents publics de l’Etat ont voté par acclamation et à main levée vendredi dernier, au terme d’une assemblée générale, l’organisation dès lundi d’un sit-in de protestation devant l’entrée principale du Trésor public pour mieux se faire entendre. « On a parlé à Arambo ils nous ont trompé, nous allons maintenant parler au Trésor là-bas ils vont nous écouter », a déclaré Wilfried Erisco Mvou Ossialas, porte-parole du FESYREFAA.
Le bureau provisoire de la Fédération des syndicats des régies financières et administrations assimilées a fait observer qu’il ne roule pas pour l’opposition qui veut embraser le pays. Selon Wilfried-Erisco Mvou-Ossialas, le gouvernement n’a pas respecté ses engagements. «La grève commence à partir de lundi prochain parce que le gouvernement actuel et sortant a pris des engagements de nous payer à la date du 10 août 2017 et ces engagements n’ont pas été exécutés», a-t-il déclaré sans toutefois parler des propositions que le gouvernement leur avait demandé.
Face au mutisme de certains responsables administratifs qui ont coupé le cordon du dialogue, nous avons donc dit que la Fédération va renouer ce dialogue pour amener tout le monde autour de la table des discussions, parce que nous n’avons pas d’autre pays de rechange, nous n’avons qu’un seul pays et c’est le Gabon.
La grève, générale et illimitée est le premier grand test de cette fédération qui espère que le gouvernement l’invitera à la table des négociations. Son préalable demeure, toutefois, le paiement des arriérées de primes.
Mais, d’autres syndicats ne vient pas les choses de la même façon. Ils se sont désolidarisés de cette grève déclenchée par FESYREFAA. C’est le cas du SAAD. Pour ses membres, le problème doit être résolu autrement et non par un arrêt de travail. Ils disent s’appuyer sur le point 6 de la section 8 de l’Union économique de l’Afrique centrale pour expliquer cette option.
«Nous ne sommes pas des adversaires du gouvernement. Le protocole d’accord signé sous le Premier ministre Ona Ondo court jusqu’à ce jour et non celui récemment signé. Au niveau du SAAD, nous acceptons le dialogue parce que nous sommes une force de proposition et c’est par le dialogue qu’on peut trouver des solutions», a précisé Richard Mbagangoye, secrétaire général adjoint de ce syndicat.
En clair, les douaniers proposent la signature d’un protocole intégrant les revendications pécuniaires et l’atteinte des objectifs de recouvrement des recettes fiscales et non-fiscales.