Jean-Marc, Eugène, Marie, Gérard Rochereau de La Sablière, né le 8 novembre 1946 à Athènes, est un diplomate français. Il précise d’abord que lorsqu’on parle de l’ONU, on pense souvent à la question des crises.
« La gestion de crise, c’est ce qui se fait au Conseil de sécurité où existe le droit de veto pour les membres permanents. Pendant la guerre froide, on avait peu recours à l’ONU. Après l’effondrement de l’URSS dans les années 1990, l’ONU fonctionnait très bien » a-t-il dit.
« Aujourd’hui, nous sommes dans une période intermédiaire : il y a des terrains où les Casques bleus sont efficaces (comme en Côte d’Ivoire) et d’autres crises stratégiques où l’on s’enlise (comme en Syrie ou en Libye » ajoute t-il dans ses explications.
Selon le diplomate français, Trump et Guterres visent la réforme du secrétariat mais le plus important, c’est la réforme de l’organe phare : le Conseil de sécurité. « Les discussions peuvent porter sur les méthodes de travail, le veto et sa composition. La réforme du veto – pour le limiter ou l’exclure dans certaines circonstances – est réclamée par une majorité d’États au nom de l’équité et de l’efficacité. Pourtant, c’est impossible. Ceux qui disent qu’on peut réformer le droit de veto se trompent ».
« Aucun des États membres possédant ce privilège n’est prêt à y renoncer. Nous ne sommes pas dans un monde idyllique où tout le monde défendrait en permanence l’intérêt général. Ce qui pourrait se faire en revanche – et serait souhaitable – c’est d’élargir la composition du Conseil de sécurité » poursuit-il.
Selon la formule la plus discutée, il a fait comprendre que « six nouveaux États pourraient devenir membres permanents, mais sans droit de veto, en raison de l’opposition des États-Unis, de la Chine et de la Russie ». Pour Jean-Marc de la Sablière, cela pourrait concerner le Japon, l’Allemagne, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud et un autre État africain.