Dans un communiqué de presse adressé vendredi, l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes affirme avoir saisi le gouvernement gabonais afin de retirer la licence de USAN Gabon.
USAN Gabon qui opère au Gabon sous la marque Azur va disparaître. Le prochain conseil des ministres pourrait prononcer officiellement le retrait de la licence de cet opérateur. Les communications sont désormais restreintes aux appels internes sur ce réseau uniquement.
Dans un communiqué, le régulateur, ARCEP, affirme prendre toutes les mesures nécessaires et urgente afin de mettre fin à la situation qui génère un impact négatif sur les équilibres macroéconomiques du secteur des télécommunications. Un langage diplomatique pour procéder rapidement au retrait de licence. Le régulateur a déjà procédé la semaine dernière à la saisine du coeur de réseau de l’opérateur afin de recouvrer une partie de ses dettes.
Cette nouvelle devrait être bien accueillie par les opérateurs concurrents du secteur. Ils souffraient depuis plusieurs années de la cannibalisation de leur part de marché par « une concurrence déloyale ». En effet, USAN Gabon n’a pas respecté pas son cahier des charges d’exploitation de réseau de télécommunication. Le même que Gabon Télécom et Airtel Gabon.
L’opérateur est surendetté de plusieurs dizaines de milliards de francs CFA. Le retrait de la licence opérateur entrainera sa mise en liquidation judiciaire. Une perte certaine pour ses créanciers, qui se bousculent déjà pour savoir comment recouvrer leur dette.
Vers la création d’un duopole
Le retrait de la licence d’Azur Gabon va créer un duopole sur le marché de la téléphonie mobile. Qui existait déjà depuis la fusion entre de Moov et Gabon Télécom. Gabon Télécom et Airtel Gabon vont donc pouvoir se partager le marché gabonais, et améliorer leur marge opérationnelle.
Cela permettra aussi aux opérateurs, d’investir encore un peu plus dans leur réseau notamment dans la technologie 4G, pour couvrir l’ensemble du territoire. Notamment les routes nationales, qui sont une obligation de leur cahier des charges.
De plus, la crise économique en zone CEMAC, a affecté considérablement les recettes des opérateurs. Ils avaient préféré prendre plus de précautions dans leur stratégie d’investissement.
Le retrait de cette licence sera relancera l’investissement privé dans le moteur de l’économie numérique.
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USAN Congo Brazzaville aussi dans le rouge
La situation de l’opérateur n’est guère plus reluisante au Congo. Selon certaines indiscrétions, USAN Congo est endettée à plus de 50 milliards de francs CFA. Dont une dizaine de milliards pour Ericsson, plus de 2 milliards de francs CFA de dettes pour les autres opérateurs, et 5 milliards pour l’Etat Congo, et un emprunt de 7 milliards de francs CFA à rembourser aux banques.
Il y a de quoi se demander comment l’opérateur a pu vivre si longtemps avec une dette aussi énorme…