Impliquée dans un scandale financier, Ammeenah Gurib-Fakim devrait quitter ses fonctions, le 12 mars après la célébration du 50e anniversaire de l’indépendance du pays. Mais, la présidente laisse planer le doute.
Elle démissionnera ou elle ne démissionnera pas ? La question est posée et c’est le suspens total. Ameenah Gurib-Fakim est la première femme présidente de la République Mauricienne et actuellement la seule femme chef d’Etat en Afrique. Elle est impliquée dans un scandale de corruption qui la contraint à démissionner. D’après le quotidien mauricien l’express qui a lancé l’alerte le 28 février, la présidente a utilisé à des fins personnelles une carte bancaire que lui a offerte l’Ong Planet Earth Institute.
Il lui est reproché en effet d’avoir dépensé des centaines de milliers de roupies pour des dépenses personnelles sur une carte de crédit Platinium. Pourtant, cette carte lui avait été offerte pour faire la promotion d’un programme de bourse. Le montant des dépenses à usage personnel s’élève à 25000 euros. Avec cet argent, elle a acheté des chaussures de marque, des montres et des bijoux de luxe. Les documents bancaires ont été publiés par le quotidien Express.
Bien qu’elle ait reconnu les faits et dit avoir remboursé, la pression politique et médiatique ne l’a pas loupé. Bien plus encore, ses rapports avec l’homme d’affaires Angola Álvaro Sobrinho dont la réputation est sombre ont contribué à sa chute. Álvaro Sobrinho, fondateur de cette Ong basée à Londres en Angleterre est poursuivi au Portugal et en Suisse pour détournement de plus de 600 millions de dollars de la Banco Espirito Santo Angola. Il a d’ailleurs d’importants investissements à l’île Maurice.
Devant un tel scandale, le gouvernement a jugé utile d’écarter la présidente dont la fonction est honorifique. Rappelons qu’ à sa prise de fonction, le Premier ministre Jugnauth a fait de la lutte contre la corruption son Cheval de bataille. C’est ce qui explique cette pression pour le départ de la présidente qui a promis au premier ministre de se retirer. Ce retrait qui devait intervenir avant la rentrée parlementaire du 27 mars prochain n’aura peut être pas lieu.
Et pour cause : Ce mardi en fin de journée, Mubarak Sooltangos, a annoncé qu’elle reste présidente. Quant à la présidente, elle n’a ni infirmé ni confirmé cette annonce de son Senior advisor lors de la garden party qui s’est tenue cet après-midi.
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