Alors que la FIFA remet en cause le calendrier électoral de la FEGAFOOT proposé par Mounguengui, les principaux bailleurs de fonds de la première institution du football gabonais menacent de lui couper les vivres.
La FEGAFOOT pourrait bientôt être coupée de toute source de financement provenant de l’Etat gabonais. C’est ce qu’affirme un responsable en charge du suivi de la subvention de l’institution sportive qui a souhaité garder l’anonymat. Et ce, au moment même où la Fifa a qualifié le processus électoral de non conforme. Dans un courrier adressé au secrétaire général de la FEGAFOOT, cette dernière affirme :
« Cette non-conformité pourrait entraîner des mises en cause légales des élections et ainsi contribuer à une déstabilisation institutionnelle de la FEGAFOOT. Ce risque est également souligné dans le procès verbal du congrès extraordinaire du 10 mars 2018…«
Un bilan peu reluisant…
Le bilan de l’équipe dirigeante actuelle est peu reluisant. Outre les remontrances de la FIFA, qui souhaite auditer les comptes par une équipe indépendante, le championnat national et l’équipe nationale n’ont atteint aucun des objectifs fixés. Pas de qualification à la CAN pour les quarts de finale, et une très mauvaise préparation de l’équipe nationale.
A titre d’exemple, lors du match Gabon – Maroc à Casablanca, un joueur des panthères a été livré à lui même après s’être blessé. La Fegafoot n’a payé qu’un seul mois de sa rééducation à Claire Fontaine. Il a donc dû payer ses factures lui même.
Officiellement, les autorités gabonaises n’ont pas de candidat préféré. Ike Ngouoni, le Porte-parole de la Présidence de la République, l’a affirmé à plusieurs reprises. Mais il pourrait y avoir des candidats « indésirables », tel que le révèle le journal en ligne Jeune Afrique.
Les robinets de la FEGAFOOT bientôt coupés ?
Dans les coulisses, il se dit que les subventions pourraient bientôt être coupées si Mounguengui était réélu. Surtout après le constat d’un bilan plus que décevant. Le contrat de professionnalisation du football gabonais entre la FEGAFOOT et l’Etat gabonais est arrivé à terme. Il a été mis en place en 2012 et avait permis aux clubs gabonais de toucher un beau pactole. Le contrat a expiré en juin 2017. La réélection de Mounguengui pourrait être fatale aux Présidents des Clubs, qui se retrouveraient sans un sou!
« Nous ne pouvons plus cautionner les compromis du passé entre les politiques et les fédérations, il faut un changement radical dans le monde du football gabonais« , affirme une source proche du dossier.
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Les mauvais choix et la mauvaise gouvernance
Depuis le départ de Joël Birinda de la LINAF, évincé vers la porte de sortie par les présidents des clubs, les autorités qui avaient impulsé une dynamique subvention du secteur, s’y sont peu à peu désintéressées. A cette époque, la LINAF générait des revenus confortables de près 1,5 milliards de francs CFA au lendemain de la CAN 2012. Cet argent servait principalement à maintenir les équipements sportifs de la FEGAFOOT.
L’association des joueurs, qui a été contactée par notre rédaction, affirme que depuis le départ de Monsieur Birinda, le championnat a perdu de son lustre.
Il restera à comprendre pourquoi les présidents des Clubs ont remercié l’ex-président de la LINAF alors qu’il bénéficiait d’un bilan positif. Quelle promesse leur avait-il été faite par Pierre Alain Mounguengui ? A-t-il tenu sa promesse?
« Les mêmes causes produisant les mêmes effets. Il n’y aura pas de financement sans un climat de confiance. Un NEW DEAL. »
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Pierre Alain Mounguengui ne tient pas parole et s’accroche
Pierre Alain Mounguengui, l’actuel président de la FEGAFOOT a toujours nié avoir pris un quelconque engagement pour ne pas se représenter en 2017. Mais l’équipe de Africtelegraph a pu se procurer une copie d’une lettre d’engagement de Mounguengui. Demandant le soutien du Chef de l’Etat pour accéder au poste de président de la FEGAFOOT, il avait promis de ne pas se représenter à la prochaine élection. Une promesse qui semble-t-il ne tient plus. Un confrère adepte des proverbes africains a l’habitude de le dire. Mon grand-père disait « La sagesse africaine dit que qui a confiance en son anus avale une noix de coco« .